« Le Conseil constitutionnel a confirmé ce vendredi 18 décembre ma réélection avec 57,74% des suffrages exprimés à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020. Je voudrais témoigner ma reconnaissance à l’endroit des sages de cette institution pour le travail abattu tout le long du processus électoral. Je réitère mes remerciements à tous ceux qui ont cru en mon programme politique, et réaffirme tout mon engagement à faire du Burkina Faso un havre de paix, de prospérité économique et de bonheur partagé pour tous. Je serai le président de tous les Burkinabé ». Ce sont les premiers mots du tout nouveau président dont la réélection a été confirmée par le Conseil constitutionnel en sa séance solennelle du 18 décembre. Il ne pouvait en être autrement car, déjà au lendemain des élections, les résultats provisoires tels qu’ils ont été rendus publics par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ne pouvaient être remis en cause. En outre, les challengers du président candidat étaient allés pour la plupart le féliciter. Aussi, aucun recours sérieux n’avait été fait contre les résultats obtenus. En dehors de plaintes et de récriminations, çà et là, que les uns et les autres avaient formulées contre l’organisation du scrutin par la CENI. Récriminations et plaintes dont la plupart ont d’ailleurs été jugées irrecevables. Du coup, il était indiscutable que le président Roch Marc Christian Kaboré allait se succéder à lui-même. Le Conseil constitutionnel aurait décidé autrement qu’il aurait créé un véritable scandale.
Le plus important à l’étape actuelle n’est ni la réélection du président Kaboré ni sa prestation de serment qui interviendra le 28 décembre. Mais, c’est qu’il va faire tout de suite après, car il a donné le ton. « Je réaffirme mon engagement à faire du Burkina Faso un havre de paix, de prospérité économique et de bonheur partagé pour tous ». Là aussi, il ne peut en être autrement pour deux raisons. Au cours de son mandat, c’est ce que le président Kaboré s’est efforcé de faire et pendant la campagne c’est ce qu’il a promis. Il ne peut donc faire le contraire de ce qu’il a toujours prôné. Ce sera insensé et véritablement incompréhensible. Ensuite, les Burkinabé qui l’ont élu et ceux qui ne l’ont pas voté n’attendent rien d’autre de lui. Sinon qu’il fasse de leur pays un « havre de paix, de prospérité économique et de bonheur partagé ».
Du coup, la prestation de serment n’apparait donc comme une question de formalité tant à ses yeux à lui-même qu’aux yeux des Burkinabé. Déjà au pied du mur, les Burkinabé attendent qu’il démontre très rapidement que c’est lui le meilleur maçon. Ou du moins qu’après le premier mandat, il est très bien aguerri. Aussi, pourrait-on dire, avec son porte-parole de campagne Clément Pegdwendé Sawadogo, que « ça va bouger fort, tout de suite ». Là aussi, il ne peut en être autrement. Surtout qu’une nouvelle Assemblée nationale va s’installer en même temps.
Dabaoué Audrianne KANI