Patate douce : « que le gouvernement nous aide à avoir des usines de transformation »

Le mercredi 6 novembre 2024, une équipe de L’Express du Faso s’est rendue au marché de fruits et légumes de Bobo-Dioulasso, situé au secteur 9 de la ville. Objectif, prendre le pouls de la vente des patates douces.

La patate douce est un tubercule sucré et nutritif, souvent apprécié pour sa saveur délicieuse et sa polyvalence en cuisine. Elle est riche en vitamines, en minéraux et en fibres, ce qui en fait un excellent choix pour une alimentation équilibrée. Bien que la patate douce soit disponible toute l’année, elle est bien plus présente en fin septembre jusqu’en début novembre. Elle peut se consommer de plusieurs façons et s’adapte à plusieurs recettes. Au Burkina Faso, elle est beaucoup plus consommée en gras (ragoût de patates douces), frits (fritte de patates douces) ou à la vapeur mais aussi sous forme de chips. Période bien propice, les Bobolais veulent en profiter. En cette matinée du 6 novembre 2024 nous avons fait un tour au marché de fruits et légumes de Bobo- Dioulasso. A notre arrivée, on aperçoit d’entrée de jeu de gros tas de patates douces, dispersés çà et là, à l’extérieur du marché, créant un attroupement tout autour. Ce sont des clients qui marchandent le prix de la patate douce, soit pour la revendre ou tout simplement la consommer en famille. Tout au long de l’entrée Est du marché, sont assis plusieurs détaillants. Actuellement, ce produit a le vent en poupe. Les ventes s’effectuent selon les besoins exprimés des clients ; elles sont aussi en fonction de la qualité et de la quantité voulue par le client.

Le prix du sac entre 5000 FCFA et 10000 FCFA

Comme dans tout autre domaine, les difficultés ne manquent pas. Innousa Ouédraogo, vendeur en détail de patate douce, installé à l’extérieur du marché, s’exprime sur ces difficultés. Selon lui, «les difficultés rencontrées sont surtout la mévente, l’irrégularité des prix, les problèmes de conservation car les patates ne tardent pas à pourrir si elles sont exposées au soleil. Les prix des sacs de 100kg et 50kg sont fixés en commun accord entre les grossistes. Le prix de vente des sacs varie de 5000 FCFA à 10000 FCFA, tout dépend de la qualité et de la variété ». Contrairement à Innousa Ouédraogo, Balôgô est une vendeuse de patate douce en gros, installée dans le même marché. Elle nous fait cas également de ses difficultés et profite lancer un appel aux autorités. Pour elle, «nous nous approvisionnons dans certaines villes du Burkina comme Orodara et même à l’extérieur du pays comme le Mali. Je suis une grossiste. Nous achetons directement sur le terrain avec les camions et un camion peut charger vingt à vingt-quatre tonnes de patates. Tout dépend des relations que l’on entretient avec les producteurs. L’approvisionnement ne pose pas de problèmes en ce moment parce qu’on peut dire que c’est la période de la patate douce ici à Bobo. Les difficultés rencontrées se situent surtout au niveau de la vente. Nous avons souvent de sérieux problèmes pour écouler notre marchandise. Les raisons de cette mévente sont de plusieurs ordres. Il y a premièrement le problème d’insécurité dans certaines zones qui nous empêche de nous y rendre pour vendre nos produits. En plus de cela, il faut noter que les gens n’ont pas grande connaissance de tout ce que l’on peut faire avec la patate douce. Ils ne savent que la bouillir ou la frire pour la consommer. Pourtant, on peut faire bien d’autres choses avec la patate. Nous lançons un cri de cœur au gouvernement, celui de nous aider à avoir des usines de transformation de la patate douce au Burkina dans lesquelles on pourra transformer les patates en chips, en farine, etc. ».
Catherine TIANIAGOU
Rachidatou COMPAORE /Stagiaires