Port des bracelets à la cheville : Un phénomène récurrent à Bobo-Dioulasso

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Ce fait qui autrefois rentrait dans le cadre de la culture, est aujourd’hui considéré par certains comme la mode, lui assignant un tas de significations. Ce qui fait qu’à tort ou à raison, des femmes ou filles sont considérées comme des prostituées.

Les bracelets à la cheville sont des bijoux très prisés par les femmes partout dans le monde. Originaires d’Afrique précisément de l’Egypte, les bracelets à la cheville ont su conquérir le cœur des femmes de toutes les cultures. Utilisés désormais comme atouts de séduction, parures pour s’embellir, ils sont portés par plusieurs femmes qui ignorent leurs codes cachés et significations. Le bracelet de cheville était au départ un signe d’identification et d’appartenance à un groupe social, une famille, un clan, etc.

C’est le cas de la communauté peulh où les femmes fortunées en arboraient plus. Le nombre de bijoux et leur valeur marchande incarnaient leur classe sociale. De même, les femmes kassena reçoivent des bracelets de cheville pour dot. Il incarne aussi une force de protection pour certaines personnes. En effet, dans de nombreuses cultures, ce bracelet porté au pied gauche est le symbole d’un talisman.  Ce qui fait de cet accessoire une amulette qui offre une protection contre les maladies et les mauvais présages. « Chez les gens du Sud-Ouest, ce bracelet est confectionné avec des coris et est porté en général par les possédés », nous fait entendre Amina, nom d’emprunt.

« Le port des bracelets au niveau des pieds n’est pas synonyme de prostitution, car nous voyons souvent des femmes mariées qui en portent », nous confie Abdoul Tarnagda. De nos jours, certaines pesanteurs sociales font qu’on attribue le port de ces bracelets à une catégorie de personnes. C’est ainsi que toutes les personnes portant des bracelets au pied, sont vues comme des prostituées donnant une image péjorative à cette pratique. « Le port des bracelets au niveau des chevilles ne revêt pas une bonne image, ce port a tendance à attirer les hommes », selon Kevin Bationo.

Cela s’explique par le fait que beaucoup de filles de maquis et des prostituées se ont monopolisé le port des bracelets à la cheville. Et cela a tendance à démotiver plusieurs personnes qui veulent s’adonner à cette pratique dans le but de pimenter leur couple.

Norrockom Edwige KAM

Yéli Valentine KAM

Rufin Allakagni Oula BARO/Stagiaires