A partir de janvier 2025 au Burkina Faso, les motos achetées après le 1er janvier 2024 seront contrôlées pour vérifier le respect du port obligatoire des casques par les usagers deux roues en circulation. Car selon un communiqué conjoint des ministères en charge du commerce, de la mobilité urbaine et de la sécurité datant du 22 décembre 2023, tout commerçant à l’obligation, depuis le 1er janvier 2024, de fournir un casque pour chaque moto vendue. Les motos achetées avant cette période ne sont pas concernées par les contrôles. Cependant, le ministère de la sécurité invite les propriétaires de ces engins à porter un casque pour leur sécurité.
Cette mesure, au lieu d’être perçue comme une contrainte ou une imposition, doit être vue comme l’instauration d’une nouvelle norme sociale au pays des Hommes intègres : en circulation, la sécurité avant tout. C’est-à-dire une norme selon laquelle chaque personne reconnaît et valorise la préservation de la vie, que ce soit la sienne ou celle des autres. Nous devons nous défaire de ces idées reçues qui entourent l’utilisation du casque selon lesquelles il empêche ‘‘de voir’’ et/ou ‘‘d’entendre’’, qu’il ‘‘est cher’’ ou qu’il est ‘‘inconfortable quand il fait chaud’’, avancés par certains usagers, surtout dans un climat comme celui du Burkina Faso.
Ces derniers oublient que leur prudence ne les met pas à l’abri des accidents en circulation. Ces accidents ont une autre nature qui est imprévisible, car même le conducteur le plus expérimenté ou prudent ne peut anticiper les comportements des autres usagers, les défaillances mécaniques etc. Intégrer dans nos habitudes le port du casque en circulation est une évolution significativement positive pour chaque personne. Il s’agit ici de transformer les mentalités et les habitudes de toute une société pour faire de la sécurité routière une priorité collective. Porter un casque doit être aussi naturel que de se vêtir chaque matin en quittant de chez soi.
Le casque agit comme une barrière protectrice en cas de chute ou de collision, réduisant drastiquement les risques de traumatismes crâniens graves, qui sont parmi les blessures les plus fréquentes et les plus fatales chez les motocyclistes. Malheureusement, le port du casque n’est pas la chose la mieux partagée en circulation au Burkina Faso ou spécifiquement à Bobo-Dioulasso, quoique les motocyclistes ‘‘règnent en maître’’ sur les chaussées, ce qui fait qu’ils sont les plus exposés aux accidents.
Plusieurs actions sont posées au niveau du gouvernement pour sensibiliser au mieux la population. Par exemple, le 15 novembre dernier, le pays commémorait la 16e journée nationale de sensibilisation sur la sécurité routière sous le thème : « A chacun son casque ». Le ministre de la sécurité, Mahamadou Sana, dans son message à l’occasion de cette journée a indiqué que 74% des usagers des deux roues sont impliqués dans des accidents de la circulation, avec 70% des traumatismes crâniens. Il ajoute qu’au premier semestre de cette année 2024, l’on note déjà 567 cas de décès causés par des accidents de la circulation.
On retiendra qu’en normalisant le port du casque en circulation, c’est un message clair qui est envoyé : prendre soin de sa sécurité n’est pas une contrainte, mais une preuve de responsabilité et de respect envers soi-même et envers ses proches.
Abdoul-Karim Etienne SANON