Cinq partis politiques réunis en coalition vont présenter un seul candidat à la présidentielle de 2020 avec pour slogan de campagne «la rupture». Des acteurs de la société civile s’apprêtent à déposer leurs candidatures aux législatives parce qu’eux aussi sont convaincus qu’il est temps de s’engager dans la politique pour changer la gouvernance et redresser ensemble la barre du développement du pays. Zéphirin Diabré, en sa qualité de chef de file de l’opposition fait le tour de certains grands candidats dans la perspective d’un deuxième tour. Mieux, un accord politique est en gestation entre les partis politiques candidats de l’opposition. A la majorité présidentielle, ils sont plus de 70 partis politiques coalisés pour soutenir la candidature de Roch Marc Christian Kaboré, candidat à sa succession. Plusieurs partis politiques ont déjà indiqué qu’ils soutiendront la candidature d’Eddie Komboïgo, candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Quant à Kadré Désiré Ouédraogo, sa candidature selon ses soutiens est suscitée et soutenue par des partis politiques et des mouvements et associations de la société civile.
Comme on peut donc le constater, la plupart des candidatures, qu’on peut qualifier de grosses pointures sont soutenues par au moins des partis politiques et des organisations de la société civile. Ce qui est la preuve que la majorité des acteurs politiques a compris qu’on ne remporte pas une élection présidentielle en allant en solitaire. Ils ont aussi compris que pour engranger des voix à des législatives, il faut former une coalition et présenter des candidatures en fonction du paysage politique ou ethnique du pays. C’est ce que Zéphirin Diabré a qualifié de «démocratie ethnique».
C’est donc parti en grands groupes pour des élections qui s’annoncent épiques. Au cours desquelles chaque candidat voudra faire le maximum de voix. Pour le candidat du pouvoir, l’option est claire. Remporter la présidentielle au premier tour car, un deuxième tour pourrait être problématique. La configuration actuelle qui fait de lui, le candidat à abattre ne prête pas en sa faveur. Par contre, du côté de l’opposition, l’option est de «mordre au maximum chacun là où il peut au premier tour afin de contraindre le pouvoir au second tour pendant lequel, l’accord politique va s’appliquer avec pour objectif claire de remporter l’élection».
Malheureusement, en politique ce qui vaut aujourd’hui ne vaut pas pour demain. Aussi, les Burkinabè ne doivent pas s’étonner que d’ici-là où au cas il y aura un second tour, que toutes ces cartes soient rebattues. Les uns, pour leurs intérêts et en fonction des forces en présence, n’hésiteront pas à aller soutenir le pouvoir ou à le quitter pour rejoindre les rangs de l’opposition. Dans tout cela, c’est l’idéologie de Thomas Sankara, pourtant réclamée par des partis en son nom, qui risque de prendre un sérieux coup. Car, on ne voit pas comment les partis qui la défendent et qui se retrouvent dans la mouvance pourront battre campagne. En politique, tout cela n’est que virtuel. En temps opportun, on verra.
Dabaoué Audrianne KANI