Présidentielle en Guinée : Calme précaire

La Guinée de l’actuel président Alpha Condé ouvre la saison électorale en Afrique de l’Ouest. Le premier tour du scrutin pour l’élection du prochain président a eu lieu hier dimanche 18 octobre 2020, sous la crainte de violences dans un pays qui en a souvent connues en pareille occasion.

La campagne a été émaillée d’incidents divers et de violences entre partisans du chef de l’Etat sortant et son challenger pour la troisième fois, l’opposant et candidat Cellou Dallein Diallo. Le président sortant, Alpha Condé, a voté à l’école des sourds-muets de Boulbinet, non loin du palais présidentiel. Il a émis le vœu d’une « élection libre, démocratique, transparente et que tout se passe dans la paix et la tranquillité ». « Nous appelons tous les candidats à éviter tout acte de violence », a déclaré Alpha Condé.

Le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo affirme avoir « enregistré des bureaux de vote où on a renvoyé des délégués et des représentants de l’UFDG à Kankan et à Kouroussa ». Kankan, ville située à plus de 600 kilomètres de la capitale Conakry, est considérée comme un bastion du président sortant Alpha Condé.

Le porte-parole de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Mamady 3 Kaba à la DW, la candidate Makalé Camara ne peut pas voter. Parce qu’elle n’aurait pas pris part aux opérations de révisions de la liste électorale, elle a été extirpée du fichier. « Elle serait dans le même lot que tout autre citoyen guinéen qui n’aurait pas satisfait à la première recommandation du fichier électoral de 2018 », précise le porte-parole de la CENI. Mais, elle demeure éligible, précise Mamady 3 Kaba.

A la mi-journée, les agents électoraux étaient présents à 6h30 dans 84% des bureaux observés par la COCEG, une coalition de la société civile. Bangaly Camara, observateur pour la maison du citoyen, une plateforme de la société civile, affirme qu’ « il n’y a aucune incidence que j’ai pu rencontrer ». Toutefois, il signale un manque de registres d’émargement  dans un bureau de vote à Bonfi, dans la capitale Conakry. Un second tour pourrait se tenir le 24 novembre prochain si aucun candidat n’obtient la majorité absolue à l’issue du décompte des voix. Mais, prévient l’écrivain Tierno Monénembo, il peut y avoir des manifestations en cas d’une victoire au premier tour du président sortant.

Sibiri SANOU