Scrutin de novembre 2020, chacun selon ses moyens

Nul doute que les élections couplées (présidentielle et législatives) du 22 novembre 2020 auront lieu à la date indiquée. Apparemment, tout le monde, en tout cas la majorité de la classe politique et des associations et organisations de la société civile sont dans cette dynamique. Si bien que ceux qui pensaient qu’elles pouvaient être remises à plus tard, pour plusieurs raisons dont le contexte sécuritaire, peuvent revoir leur copie. Rentrer rapidement dans les rangs et se préparer en conséquence.

En effet, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti au pouvoir et ses soutiens sont conscients qu’un quelconque report des élections ne les arrangera pas. L’électorat de 2015 pourrait s’effriter davantage car au fur et à mesure qu’on se rapproche des élections, la situation ne s’améliore pas. Sur le plan sécuritaire, malgré l’engagement au plus haut niveau et l’appui de la France à travers la force Barkhane, les terroristes ne désarment pas. S’ils évitent de s’attaquer directement aux Forces de défense et de sécurité, les populations civiles dont les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), sont devenues leurs cibles. Une façon pour eux de dire aux populations que les FDS ne sont pas en mesure de les protéger. Par contre, si elles adhérent à leur idéologie, ils les protégeront. Malheureusement, et cela a longtemps été ainsi, les Forces de défense et de sécurité (par manque de moyens ou par manque d’effectifs), prennent souvent beaucoup de temps pour répondre quand les populations leur font appel. Du coup, elles donnent raison à celles d’entre ces populations victimes qui estiment qu’elles manquent effectivement de moyens ou de volonté pour agir vite et traquer les terroristes. Sur le plan social, les grèves et autres mouvements des organisations syndicales en prévision ne sont pas non plus pour garantir une victoire au parti au pouvoir en cas de report des élections. Du reste, un report remettrait en cause la légalité et la légitimité des autorités actuelles en poste. Pire, la maladie à Coronavirus, qui joue des tours, n’est pas venue pour lui porter chance.

C’est donc conscients du contexte dans lequel ces élections auront lieu que le parti MPP et le candidat Roch Marc Christian Kaboré ont décidé d’y aller. Advienne que pourra. Du reste, ils s’y préparent sérieusement et très activement. Le premier acte sera l’investiture officielle du candidat Kaboré le 11 juillet prochain. Si la mobilisation ne doit pas faillir, il faut tout de même se convaincre que les militants et sympathisants qui y seront sont convaincus du combat qu’il faut mener.

De leurs côtés, les autres partis politiques et leurs candidats se préparent également à s’affronter, mais également à affronter Roch dont le crédo sera de l’emporter au premier tour. En tout cas, son parti est en train de se donner les moyens pour y parvenir. Tout en sachant qu’il sera seul contre tous? Ce qui est naturel, puisque c’est son fauteuil qui est dans le viseur de ses concurrents. La pré-campagne, nous y sommes alors!

Dabaoué Audrianne KANI