Secteur 17 de Bobo : Noélie, ‘‘la reine’’ des jus naturels

Depuis 2015, le Burkina Faso est engagé dans la lutte contre le terrorisme qui cause des pertes en vie humaine aussi bien du côté des civiles que de l’armée. Ce phénomène et ses corollaires font que le pourcentage de veuves s’accroît jour après jour. Nous avons été chez Mme Issoufou le 19 avril 2023, veuve d’un militaire tombé au front le 3 décembre 2019.

Nombreux sont les FDS qui tombent pour la cause de la patrie. Désormais, la responsabilité de la famille incombe aux veuves. Celles-ci doivent retrousser les manches, traverser vents et marées pour se réaliser. C’est ainsi que Noélie Issoufou/Somda, veuve et mère d’un enfant, s’est engagée dans la vente de jus naturel depuis 2016. Aujourd’hui, elle arrive à subvenir aux besoins de sa famille, même après le décès de son mari grâce aux revenus de son commerce.

Nous la rencontrons dans la matinée du 19 avril 2023 à son domicile, sise à Sarfalao, au secteur 17 de Bobo. A peine la porte d’entrée franchie, que nos yeux se posent en premier sur quatre réfrigérateurs. Ils servent à stocker et à conditionner les jus naturels, le yaourt et le gapal de dame Issoufou avant leur commercialisation. Elle nous accueille dans la cour et nous invite à prendre place au salon. C’est là, après les salamalecs, qu’elle nous explique un peu son parcours dans la vente de jus.

Noélie Issoufou nous confie qu’en plus de la vente de jus, elle lance souvent des séances de formation à la fabrication du yaourt et du gapal. Toutefois, elle dit rencontrer des difficultés dans l’exercice de ce métier. Mais la principale difficulté demeure la cherté des ingrédients. « Le sac de sucre qu’on payait à 12000 FCFA est aujourd’hui à 32500 FCFA », affirme-t-elle. Elle nous fait savoir qu’elle bénéficie de l’aide de l’armée et qu’elle arrive à évacuer ses productions. «Comme je suis une veuve de soldat, souvent l’armée nous aide et avec les revenus de mes productions, grâce à Dieu j’arrive à nourrir ma famille et à faire mes dépenses », avoue t- elle. Noélie porte à notre connaissance qu’elle suit une formation dans un autre domaine complémentaire en plus de la vente des jus au camp Ouezzin Coulibaly.

Cette formation s’effectue dans plusieurs domaines. Elle est initiée par une ONG et est financée par le gouvernement depuis novembre 2022 dans le but d’aider les veuves des militaires tombés pour la défense de la patrie. La formation porte sur la couture, la coiffure, la pâtisserie et la cuisine. A cette occasion, Noélie a opté pour le cercle de la cuisine et de la pâtisserie, car elle envisage élaborer un projet dans ces domaines après son apprentissage. «Je souhaite dans l’avenir ouvrir un restaurant où je pourrai vendre mes jus, faire la cuisine ainsi que la pâtisserie et également employés des filles qui pourront en retour faire la même chose demain», nous laisse-t-elle entendre.    

Yéli Valentine KAM

Norrockom Edwige KAM/Stagiaires

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