Transport urbain : L’usage des tricycles, le mal qui tue à Bobo-Dioulasso

Une fois de plus, un incident mortel par désobéissance aux instructions données par le ministère et la Commune. Aux usagers et propriétaires de ces engins uniquement destinés au transport de marchandises et qui sont détournés de leur usage autorisé, il a été maintes fois répété les risques encourus. La police municipale n’a pas manqué de sévir contre, sans succès.

C’est devenu comme un phénomène de société à Bobo. Rares sont les citadins qui n’ont pas une fois au moins eu recours à ces engins pour un usage quelconque. Ce qu’on constate, c’est qu’outre le fait que ce n’est pas adapté au transport de personnes, alors pas du tout, le minimum de disposition de prudence n’est nullement observé par ceux qui, faute de pouvoir faire autrement, sont obligés de les emprunter jour après jour.

Oui, ils sont encore nombreux les habitants de Bobo-Dioulasso à ne pas disposer de moyens de transport personnel, même pas un vélo. A bord de ces transports en communs de fortune, ils se mettent en danger. Le conducteur les entasse comme il veut : tant qu’il y’a de la « clientèle », il y’a de la place. Vous pouvez monter, parfois même avec un bébé dans les bras. Pourquoi ne pas prendre un taxi normal ou le bus ? C’est plus cher, plus rare, plus lent à venir. Et pour l’avoir, il faut dans la plupart des secteurs de la capitale économique, faire des distances à pied, alors que le taxi moto est plus près de chez soi ; Il suffit de marcher un peu pour en « attraper ».

La police municipale qui a souvent multiplié les opérations de ‘’sensibilisation’’ et de saisie de tricycles, continue à Bobo-Dioulasso son jeu du chat et de la souris avec les propriétaires de ces engins. C’est interdit, mais ça continue ! Comme bien d’autres situations du genre, hélas, dans le pays des hommes intègres. Sauf que là, nous sommes en face d’un incident mortel qui interpelle. Il est sans doute temps que les autorités trouvent une voie plus efficace pour éviter d’autres morts de ce genre. À une rencontre entre le ministre en charge des transports et les transporteurs à Bobo-Dioulasso, la question à été évoquée.

La police municipale par la voix de deux agents, s’est longuement exprimée, de même que les représentants des transporteurs. Et les propriétaires ”sérieux” de tricycles se sont clairement démarqués de ces pratiques de brebis galeuses en leur sein. Mais les premiers qui devraient se sentir interpellés par ce drame, c’est bien les propriétaires de ces engins qui ne sont pas toujours les conducteurs, et ceux qui continuent de les emprunter. Ils doivent faire un choix entre la facilité et la vie. Car, c’est de cela qu’il s’agit : mieux vaut marcher un peu plus, mettre un peu de retard à attendre le bus, que de se payer la mort ‘’moins chère’’ sur un tricycle qui roule à tombeau ouvert. Et si la police ne rendait plus à son propriétaire un engin de ce genre pris en flagrant délit de transport illicite de personnes ? Peut-être que ce serait un début de solution. Mais il faudrait aussi étendre la mesure à d’autres cas non moins graves d’incivisme sur la voie publique. On retombe dans le dilemme qui ne justifie pourtant pas le laisser-faire !

Sibiri SANOU

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