Vie chère, les prix de denrées alimentaires en hausse

Même si pour l’instant on ne peut pas parler à proprement dit de flambée des prix des denrées de première nécessité, il faut tout de même reconnaître et noter avec force que les prix de certaines denrées alimentaires ont connu des hausses. Et pratiquement sur toute l’étendue du territoire national. Que ce soit le maïs, le sorgho, le petit mil, le haricot et même le riz, les prix de ces produits sont en hausse. C’est d’ailleurs cette situation qu’a dénoncée la Coordination des coalitions de lutte contre la vie chère (CCVC) de la ville de Ouagadougou au cours d’une conférence de presse le 3 septembre dernier. Malheureusement, cette hausse des prix des produits semble ne pas attirer suffisamment l’attention des autorités chargées de la régulation des prix des produits sur le marché. Sinon, comment comprendre qu’au moment où plus de 2 millions de Burkinabè sont en détresse alimentaire et que le gouvernement soit obligé de recourir à l’aide internationale, on augmente les prix des denrées alimentaires. Et que, visiblement, le même gouvernement ne réagit pas.

Mais au juste, qu’est-ce qui peut expliquer ces hausses qui, en vérité, ne s’expliquent pas ? On ne peut pas les justifier par la survenue de la maladie à Coronavirus. Au contraire, c’est un moment de solidarité qui veut que chaque Burkinabè, notamment les plus nantis soutiennent ceux qui sont dans le besoin alimentaire. La période habituelle de soudure est particulièrement difficile cette année au regard de l’insécurité et des déplacés internes à tel point que chacun doit faire des efforts pour soutenir ceux qui sont vulnérables. Si au contraire, certains commerçants veulent profiter de la situation pour se faire des sous, il revient au gouvernement de les rappeler à l’ordre à défaut de les sanctionner. C’est son rôle et il doit protéger les consommateurs en faisant en sorte que les produits soient disponibles, mais à des prix abordables.

En effet, c’est le lieu de le dire ! Les vrais producteurs agricoles ne profitent pas des revenus que devaient leur procurer leurs produits. En lieu et place, ce sont des commerçants véreux qui servent d’intermédiaires qui non seulement spolient les producteurs, mais également s’enrichissent sur le dos des consommateurs. Comme s’il n’y avait pas d’organisations de défense des droits des consommateurs et de brigues de lutte contre la hausse exagérée et inexpliquée des prix des produits de grande consommation.

A défaut de sanctionner ces commerçants véreux qui ne pensent qu’à s’enrichir, il faut peut-être prendre des mesures qui pourraient, entre autres, consister à organiser les producteurs afin qu’ils soient eux-mêmes producteurs et revendeurs de leurs produits. Ce qui leur permettra non seulement de bénéficier conséquemment des revenus de leurs productions, mais également de contrôler les prix en période de soudure. Un moment où certains d’entre eux n’ont pas aussi à manger et doivent racheter plus cher ce qu’ils ont vendu moins cher. C’est injuste !

Dabaoué Audrianne KANI