Autant le dire… : Réconciliation nationale, on récence les problèmes à la base

Même si le gouvernement est officiellement en congés, certains ministres continuent de travailler sur le terrain. C’est entre autres le cas des ministres de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, de celui de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale et évidemment des ministres de la Sécurité et de la Défense. Le premier parcourt en ce moment les champs pour encourager les producteurs et s’enquérir de l’état de la saison agricole pendant que le second s’attèle à réaliser l’engagement du président du Faso en matière de réconciliation nationale. Aussi, a-t-il engagé les rencontres au niveau local (dans les communes) pour recenser les questions qui désunissent les Burkinabè. Les ministres de la Sécurité et de la Défense n’auront jamais de répit, tant que les terroristes continueront de nous harceler, de faire des morts, des blessés, des dégâts et des déplacés internes. En vérité, quand on dit que le gouvernement est en congés, ce n’est certainement un repos, car le travail se poursuit.

En effet, pour ce qui est de la réconciliation nationale et les questions à la base, il faut effectivement donner la parole, surtout la libérer afin que les Burkinabè se disent dans les toutes zones du pays, les problèmes qui minent la cohabitation et la cohésion sociale. En plus des questions foncières, des conflits entre éleveurs et agriculteurs, il ne faut surtout pas ignorer les questions de cohabitation entre populations autochtones et populations allogènes. Quand on parle d’allogènes il faut éviter de réduire la question (pour ce qui concerne l’Ouest du pays) aux populations venues du Centre. Car, quand on quitte son village pour aller s’installer dans un autre village, même si les deux villages sont voisins, on est allogènes. Dans un même village, les conflits fonciers ne manquent pas et les raisons sont multiples. Aussi, tant que les uns ne reconnaitront pas aux autres leur statut d’autochtones, de propriétaires de ceci ou de cela, la cohabitation sera toujours difficile.

Il ne faut pas non plus occulter le rôle très néfaste que joue la politique et qui rend difficile la cohabitation entre Burkinabè. En effet, dans la plupart des villes ou des communes où il y a eu des mésententes, voire des affrontements entre populations, c’est parce que le politique a voulu imposer ses points de vue. Qui se sont retrouvés contraires à ceux des populations à la base. Ce qui remet en cause la démocratie telle qu’elle est pratiquée à la base. Si la démocratie c’est la majorité, il n’est pas toujours évident que cela soit compris ainsi dans nos villages. D’où la nécessité de repenser et d’adapter la démocratie à notre contexte burkinabè.

En tout cas, Zéphirin Diabré va entendre beaucoup de choses. C’est à lui et à ses experts en matière de réconciliation d’en tirer toutes les conclusions, afin qu’elles servent effectivement à renforcer la cohésion sociale et le vivre-ensemble. A l’analyse, la réconciliation concerne beaucoup plus les Burkinabè des campagnes que celles des villes. Car c’est là-bas, en campagne, qu’il y a problème.

Dabaoué Audrianne KANI

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