L’information est tombée hier mardi 13 avril 2021 en fin de matinée. La justice militaire a décidé de la mise en accusation de Blaise Compaoré, ancien président du Faso par ailleurs numéro deux de la Révolution du 04 Août 1983. L’ex président Blaise Compaoré ainsi que treize autres personnes à savoir : le Général Gilbert Diendéré ; Hyacinthe Kafando ; l’ancien ministre des Sports Jean-Pierre Palm ; Bossobè Traoré ; Nabonswendé Ouédraogo ; Idrissa Sawadogo ; Yamba Elysée Ilboudo ; Ouédrago Tibo ; Belenlilga Qlbert Pascal Sibidi… sont accusés pour attentat à la sûreté de l’Etat, complicité d’assassinat et recel de cadavre. Ainsi donc, le tribunal ordonne la détention de toutes les personnes dont les charges ont été confirmées. Par contre, la fin des poursuites pour cinq personnes citées dans l’affaire pour cause de décès est retenue. Ce sont entre autres, le Colonel Major Alain Bonkian, Tasseré Dianda ; Salam Yerbanga ou encore Nacoulma Zampanga. Le tribunal a également ordonné la transmission de plusieurs scellés à la juridiction de jugement. Parmi ces scellés, nous avons une ceinture traditionnelle enlevé sur le corps de Thomas Sankara la nuit du 15 Octobre au cimetière de Dagnoen ; et plusieurs clefs USB contenant des informations relatives à l’évènement d’octobre 1987 En rappel, Thomas Sankara a été assassiné lors d’un coup d’Etat le 15 octobre 1987. C’est suites à ce coup d’Etat que Blaise Compaoré accède au pouvoir.
Qu’en dire dans le contexte actuel….
C’est une affaire d’État, un dossier historique dans l’ordre de la haute politique franco-africaine. L’affaire Thomas Sankara connait une avancée tardive, mais majeure ce mardi 13, avec l’inculpation des principaux accusés dont les plus populaires sont Blaise Compaoré, l’ancien président qui a pris le pouvoir suite à la mort de Thomas Sankara et son bras droit, le général Gilbert Diendéré déjà incarcéré à la maison d’arrêt de l’armée pour coup d’État avorté sous la transition. A l’heure où il est question de réconciliation tous azimuts au Burkina Faso, l’orientation judiciaire semble à priori privilégiée dans cette affaire. Sans qu’on puisse dire dans l’immédiat dans quel sens il évoluera par rapport à la politique de réconciliation nationale et de cohésion sociale. On peut d’ores et déjà affirmer qu’il ne sera pas facile avant une période relativement longue de soustraire ce dossier du terrain juridique pour en faire un sujet d’entente à l’africaine. Quoi que ce ne soit pas exclu qu’on y aboutisse un jour.
Aymeric KANI
Sibiri SANOU