Assises criminelles de Bobo : Il tue son grand frère pour épouser sa femme

Un homme nommé ici A.S a été condamné à 20 ans d’emprisonnement ferme par la chambre criminelle de la Cour d’Appel de Bobo-Dioulasso lors de sa septième session des assises criminelles de l’année 2021-2022. Accusé d’avoir à Zongoma, commune de Padéma, tué son grand frère germain dans le but d’épouser sa femme qui aussi est complice.

Le chef du village de Zongoma informait le commissariat de police du district de Padéma en mars 2018 de ce qu’un individu aurait fait chuter un gros caillou du haut du toit sur la tête d’une autre personne et que ce dernier a succombé à ses blessures au CSPS de Padéma. Il précisait aux enquêteurs que les faits se sont produits dans la nuit du 5 au 6 mars 2018 aux environs de 2 heures du matin.

Une enquête a été ouverte par la police. C’est ainsi que A.S, petit frère germain du défunt fut interpellé. Dans les faits, il ressort que A.S était au Mali pour des études coraniques pendant des années. De retour au village en 2018, il est venu trouver que son grand germain a marié une femme. A.S côtoyait cette dernière, puisqu’ils vivaient tous dans la même concession. Un jour dans la causerie, la dame dit à A. S qu’elle était mariée il y a trois ans, mais n’arrivait pas à enfanter. A.S l’a fait comprendre que s’elle veut avoir un enfant, de se remarier à lui. Dans ce cas, il fallait trouver une solution pour éliminer son grand frère afin de pouvoir vivre paisiblement.

C’est ainsi que cette dernière se rendait souvent dans la maison de A.S, petit frère de son mari. Et ils ont fini par entretenir des relations amoureuses sécrètes. Ce fut le début d’un film à Zongoma. Tout s’est passé en l’espace d’un mois.  A.S était devenu passionné de la femme de son grand frère. Et il exécutait sans arrière-pensée tout ce qu’elle décidait. Comme le dit un proverbe, « l’amour rend aveugle ». C’est en ce moment que les deux tourteaux ont monté ensemble le projet de mettre fin à la vie du défunt. La première option était de lui administrer des substances toxiques dans son alimentation pour qu’il meure.

Pour ce faire, A.S a offert de l’herbicide, du raticide et de l’acide à la dame. A son tour, elle a d’abord mis de l’herbicide et du raticide dans la sauce de son mari. Miraculeusement, il restait toujours en vie après avoir consommé ces produits toxiques, mais souffrait de diarrhée et de maux de ventre. Quant à l’acide, elle ne l’a pas été utilisé. Après toutes ses tentatives, ils n’ont pas pu atteindre leur objectif. Alors, ils ont initié autre chose.  A.S a profité d’un jour où le village était vidé de ses habitants pour participer au marché d’un village voisin. Il est allé chercher un gros caillou dans un champ. Arrivé, la dame du défunt l’a aidé à faire monter le fameux caillou sur le toit à l’aide d’une corde en attendant une heure indue pour commettre le crime.

Ce jour là, la dame a convaincu son mari de dormir dehors. Après cela, c’est elle encore qui a installé la natte de son mari et placé la tête sur la trajectoire du caillou. Aux environs de 2 heures du matin, pendant que son mari était en plein sommeil, elle est allée réveiller A.S et s’est mise à l’écart pour observer la suite. C’est dans ces circonstances que A.S est venu propulser le caillou sur la tête de la victime qui a succombé à ses blessures quelques instants après.

A la barre, l’accusé A.S a reconnu les faits qui lui sont reprochés tandis que la dame accusée pour complicité d’assassinat les a reconnus partiellement.

Après les débats contradictoires à l’audience, le Parquet général a requalifié les faits reprochés à A. S de meurtre et ceux reprochés à la dame de complicité de meurtre. A cet effet, requiert de condamner A.S à 15 ans fermes et la dame à 5 ans également ferme.

La Cour, après avoir statué à condamner les deux accusés à une peine d’emprisonnement de 20 ans ferme.

Ben Alassane DAO