Attaques terroristes, maintenant vous savez des visages

Les Burkinabè en campagne politique ou non qui polémiquaient encore sur l’identité des terroristes et des mouvements terroristes qui endeuillent le pays ont eu la réponse. En choisissant de revendiquer l’attaque du 11 novembre à Tin-Akoff qui a fait 14 militaires tués, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’organisation État islamique (EI) leur donnent la réponse. Tous ceux qui doutaient  n’ont plus de raison de le faire. Certainement qu’on se posera encore la question de ce qu’ils veulent ou du moins les motivations réelles qui peuvent expliquer ces attaques. Dans tous les cas, c’est un signal fort que les terroristes adressent aux candidats à la présidentielle. Qui, pour la plupart ont dû suspendre leurs activités de campagne pour compatir à cette lourde perte pour la nation. Ainsi, les terroristes font leur campagne dans notre campagne. Et ils l’ont bien réussi. Endeuiller le pays, marquer de leur empreinte la campagne électorale et dire haut et fort qui ils sont. Autrement, que ceux qui veulent les attaquer par les armes prennent les armes et que ceux qui veulent aussi dialoguer sachent qui ils ont en face. D’une manière ou d’une autre, les terroristes se sont invités dans la campagne. Dont l’un des principaux thèmes est l’insécurité.

En effet, en décidant de suspendre leurs activités de campagne, la plupart des candidats et leurs partis politiques ont fait la campagne des terroristes. Car, ils aiment ça ; ils aiment quand on parle d’eux, ils aiment quand leurs activités portent préjudice. C’est pourquoi, la gestion des attaques terroristes et d’une manière générale du phénomène de l’insécurité doit être comprise autrement. Tout le monde savait, ou du moins pouvait imaginer que les terroristes allaient frapper pendant la campagne électorale. C’est le lieu, la cible et le moment précis qui n’étaient pas connus. Il est vrai que devant la mort, personne n’est assez fort. Cependant, nous devons apprendre à faire face autrement aux terroristes.

Dans tous les cas, ils sont connus. Et leurs motivations (même si elles ne sont pas officiellement exprimées) peuvent être également imaginées et connues. Si des Burkinabè ont décidé de prendre des armes contre d’autres Burkinabè, ce n’est certainement pas sans raison. C’est pourquoi, la polémique en cours sur le terrorisme pendant la campagne est très indécente. Les Burkinabè ne demandent qu’une seule chose : la fin du terrorisme, des attaques, des morts et des déplacés internes. Que ce soit par des négociations, par des armes ou les deux à la fois, peu importe. La question du terrorisme est si importante, sérieuse et délicate à tel point qu’elle doit être abordée de façon très responsable. Le prochain président qui sera élu dans moins d’une semaine sait ce qui l’attend. Les Burkinabè ne peuvent plus continuer de compter des morts. Trop c’est trop.

Dabaoué Audrianne KANI