C’est acté. La fête de l’indépendance du 11-Décembre aura bel et bien lieu à Banfora cette année. Ce, malgré les complaintes de certains ressortissants qui estiment que rien n’est véritablement prêt pour une fête réussie. Faux, rétorque le Comité national d’organisation présidé par Siméon Sawadogo, ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale. En tout cas, l’inauguration des premières infrastructures ce 2 décembre est la preuve que rien n’empêchera le déroulement de la fête de l’indépendance à Banfora. Du reste, à ceux qui se plaignent de la qualité des infrastructures, il est répondu que l’essentiel de celles qui doivent permettre à la fête de se dérouler a été réalisé. Il s’agit principalement de l’aire du défilé, de la salle polyvalente et des cités pour accueillir ceux qui feront le déplacement. Le reste des infrastructures peut être réalisé progressivement afin qu’elles soient effectivement de qualité. Pourvu qu’il en soit ainsi.
En effet, si des voix se sont élevées pour demander le report de la fête afin de mieux l’organiser et réaliser des infrastructures de qualité (donc durables) c’est au regard de ce qui s’est passé dans d’autres régions. D’abord acculés par le temps alors qu’il faut nécessairement terminer les travaux, les entreprises font ce qu’elles peuvent pour être au rendez-vous. La conséquence immédiate est la qualité des chantiers. Aussi, il est devenu une coutume que dès les premières pluies, certaines infrastructures commencent à se dégrader. C’est ce que les Burkinabè appellent “contrôleur naturel”. Dès que les festivités finissent, si les entrepreneurs n’abandonnent pas les chantiers, ils ne se pressent plus pour leur finition. Dans les deux cas, leur qualité prend toujours un sérieux coup. Banfora sera-t-il l’exception ? On peut oser le croire. Mais si de Ouahigouya à Gaoua en passant par Fada N’Gourma, Dori et Tenkodogo les choses n’ont pas véritablement changé, Banfora pourra ne pas faire cette exception qu’on souhaite.
Dans tous les cas, comme disent les internautes “tout près n’est pas loin”. Autrement dit, la saison des pluies qui est dans seulement six mois viendra dire qui de ceux qui demandent le report et du Comité national d’organisation a eu raison. Ce qui est sûr, les Burkinabè sont désormais attachés à la qualité des infrastructures qui doivent être réalisées dans les régions dans le cadre des festivités du 11-Décembre. Ils tiennent également, de façon générale que l’Etat réalise désormais des infrastructures de qualité. Car, ils ne peuvent pas accepter que des bâtiments réalisés avant les indépendances ou juste en ce moment soient plus résistants que des bâtiments construits il y a juste un ou deux ans. Pour cela, il demande à leurs gouvernants de prendre toutes les mesures pour éviter les perpétuels recommencements. Car avant tout, il s’agit de l’argent du contribuable et qui doit être géré dans le plus strict respect des deniers publics.
Le second mandat que Roch Marc Christian Kaboré vient de briguer doit s’inscrire dans le cadre du changement et surtout de la lutte contre la corruption. Si jamais on reconduit les tares du mandat précédent, les Burkinabè ne pardonneront pas.
Dabaoué Audrianne KANI