Deux individus ont comparu devant le tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, le vendredi 11 novembre 2022. Ils sont tous prévenus pour des faits d’usurpation de fonction de militaire et de gendarme.
Il s’agit de Mamadou Lompo, pour des faits d’usurpation de titre de militaire et d’Abdoul Razak Ouédraogo, pour usurpation de fonction de gendarme. Les faits remontent au 26 juillet 2022 à Bobo-Dioulasso. Ce jour là, les deux jeunes se sont retrouvés dans un maquis de la place. Par coïncidence, des éléments de la gendarmerie nationale s’y trouvaient.
Dans leur causerie, le binôme ne parlait que des hommes de tenus. Chose qui a attiré l’attention des pandores qui leurs ont aussitôt demandé de se présenter. Le premier, Mamadou Lompo, s’est présenté comme un soldat de première classe. Tandis que le second Abdoul Razak Ouédraogo s’est présenté comme étant gendarme. Mais leur attitude ne rassure pas.
Les gendarmes décident alors de diligenter une enquête. Mais très vite leur doute va se conforter car en réalité Mamadou Lompo et Abdoul Razak Ouédraogo ne pas des hommes de tenues. Ils seront interpellés quelques jours plus tard et placés sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MACB). Les deux suspects avaient en leur possession des tenues militaires. Le vendredi 11 novembre, ils ont comparu à la barre, l’air serein. Interrogés par les juges, ils ont reconnu totalement les faits, mais disent être « fans » du métier des armes.
Lorsque le juge demande à Mamadou Lompo, d’où il sort sa tenue militaire ce dernier répond ceci : « Je partageais la même chambre avec un camarade militaire à Ouagadougou. Entre temps, il est parti au front et n’est plus revenu. Donc, j’ai pris une de ses tenues militaires ».
A son tour Abdoul Razak Ouédraogo à déclarer devant le tribunal : » J’ai pris la tenue militaire avec un de mes cousins qui était venu à Bobo-Dioulasso pour une formation ».
Et le parquet de demander aux prévenus s’ils savent les conditions à suivre pour devenir militaire ou gendarme au Burkina Faso. A cette question chacun d’eux a répondu en ces mots : » Nous aimons tous les deux le métier de militaire et de gendarme, mais nous savons bel et bien qu’il faut passer un concours puis suivre une formation avant d’exercer ces métiers ».
Conformément à l’article 375-2 du code pénal burkinabè, le parquet a qualifié ces faits d’usurpation de titre. Dans ses réquisitions, il a demandé au tribunal de condamner Mamadou Lompo à 12 mois de prison et une amende de 500.000 FCA, le tout ferme. Contre Abdoul Razak Ouédraogo, il demande trois mois avec sursis et 500.000 F CFA ferme.
Au délibéré, le tribunal a condamné Mamadou Lompo à 24 mois et 500.000 FCFA, le tout ferme. Il a en outre évoqué le sursis de 12 mois contre lui prononcé par le tribunal de Diapaga pour des faits similaires.
Quant à Abdoul Razak Ouédraogo, lui écope de 12 mois plus une amende de 500.000 F CFA, le tout ferme. Ils ont un délai de 15 jours pour interjeter appel s’ils ne sont pas satisfaits du verdict.
Ben Alassane DAO