Autant le dire… Diplomatie, le Burkina s’impose et se fait respecter

Le ballet diplomatique au Premier ministère ces temps-ci est certainement la preuve que sur le plan diplomatique, le Burkina Faso a réussi à se faire comprendre et à se faire respecter. Et ce, malgré toutes les étiquettes qu’on lui avait collées et toutes les couleurs avec lesquelles on avait peint sa carte depuis le début du terrorisme.
C’est d’abord l’ambassadeur de la République d’Allemagne qui a été reçu par le Premier ministre. A qui, dit-on, le Premier ministre a dit ses vérités. Mais, l’ambassadeur n’a pas non plus manqué de dire ses vérités. On comprend alors pourquoi le compte rendu mentionne que « c’est dans un langage franc et amical que s’est déroulée » cette rencontre. Puis, ce fut la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique d’être reçue par le Premier ministre. Là aussi, le langage n’a pas été moins franc et amical. Que ce soit avec l’un ou l’autre ambassadeur, il a été reconnu au Burkina Faso le choix du type de partenariat qu’il souhaite, la souveraineté et l’indépendance auxquelles il aspire.
Après ces deux diplomates, c’est la vice-secrétaire générale des Nations unies qui a foulé le sol burkinabè le 23 juillet 2024. Il est prévu qu’elle devait être reçue par le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré. Là, il n’y a pas de doute que le langage sera franc et amical. Car, comme ce fut le cas avec les deux premiers diplomatiques, l’objectif n’est pas de vexer, mais de faire comprendre les choix opérés par le Burkina Faso. D’abord pour lutter efficacement contre le terrorisme, restaurer la sécurité et sauver les populations. Ensuite, la nouvelle gouvernance que les autorités entendent mettre en place pour sortir le pays de l’appauvrissement et permettre aux Burkinabè de vivre dignement.
A l’analyse, aucun pays ne doit s’opposer à ces choix. D’ailleurs, tous ceux qui viennent voir le Président du Faso, le Premier ministre ou le ministre des Affaires étrangères ne clament-ils pas qu’ils respectent les choix du Burkina Faso ? Aussi, peut-on, sans fanfaronnade dire que le pays des hommes intègres a réussi à se frayer un chemin dans cette jungle internationale où chaque pays se bat pour préserver les intérêts de ses populations. Il ne peut en être autrement car le Burkina Faso et avec lui, les pays qui composent l’Alliance des Etats du Sahel (AES), longtemps qualifiés de pays pauvres, ont désormais compris qu’en réalité ils ne sont pas pauvres. On les a maintenus dans la pauvreté pour mieux profiter de leurs ressources. Les Burkinabè, les Maliens et les Nigériens ont aussi besoin de progrès et mieux-être ; chez eux.
Mais, ce ballet diplomatique ne veut nullement dire que la diplomatie burkinabè a réussi sa mission et peut dormir sur ses lauriers. Au contraire car, dès lors qu’on a fait des choix, il faut les assumer jusqu’au bout. Et en la matière, il est évident que les choix actuels faits par le Burkina Faso ne plaisent pas à tous. Inutile donc de dire que la diplomatie burkinabè aura fréquemment les bâtons dans ses roues. C’est à elle de savoir éviter les pièges et continuer à tracer son chemin pour les intérêts du peuple burkinabè. Un chemin qui sera long ; même très long et surtout caillouteux.
Dabaoué Audrianne KANI