Quand on est en guerre, il y a un prix à payer si on veut la gagner. Dans le cas qui se présente à nous, les Burkinabè n’ont pas le choix : il faut gagner rapidement cette guerre et passer aux questions de développement. Quand on veut être souverain, il y a un prix à payer. Quand on réclame son indépendance, il y a un prix à payer. On ne doit plus attendre quoi que ce soit venant de qui que ce soit, surtout pas de l’extérieur. Du reste, de nombreux partenaires traditionnels ayant suspendu leur aide à notre pays, il revient aux Burkinabè de financer la libération de leur pays et son développement. Point !
Mais, ce prix doit être payé par tous afin que tout le monde contribue effectivement à l’effort de guerre, à la souveraineté, à l’indépendance véritable. C’est pourquoi, il faut élargir les contributions au Fonds de soutien patriotique à d’autres couches socio-professionnelles comme le secteur informel qui du reste, représente un secteur important de l’économie de notre pays. Il ne serait pas mal indiqué non plus de prospecter d’autres niches fiscales pour ne pas trop presser le porte-monnaie des fonctionnaires et des travailleurs du privé. Dans tous les cas, tout le monde est un travailleur.
En outre, si les Burkinabè sont attachés à la libération de leur pays et aussi à leur liberté, ils sont prêts à faire les sacrifices qu’il faut pour y parvenir. Cependant, il aurait été bienséant de les convaincre davantage et de demander leur adhésion avant de prendre toute décision dans ce sens. Quoi qu’on dise, le salaire est personnel et de ce fait ne doit pas être ponctionné sans l’accord de celui à qui il est destiné. La question principale est d’éviter que, tôt ou tard, les Burkinabè ne se sentent persécutés par le pouvoir de la transition. Car, même si nous sommes dans un Etat d’exception, il faut tenir compte du fait que même nos valeurs endogènes préconisent la concertation sur les questions qui touchent à la vie de la communauté entière.
Il est vrai que le pays était assez « pourri » du fait de certains comportements dont nous sommes tous responsables et doit être reconditionné, de gré ou de force. Y compris ceux qui ont laisser faire alors qu’ils avaient la possibilité d’arrêter le mal. Si de jeunes Burkinabè ont pris leurs responsabilités, le bon sens veut qu’on les accompagne sincèrement.
Cependant, il s’avère de plus en plus nécessaire d’activer au moins quelques cadres de concertation avec les principales forces vives de la nation. A l’effet de les impliquer effectivement dans la lutte contre le terrorisme, mais également dans la refondation de la gouvernance et de la nation, d’une façon générale. Car autant qu’ils sont, les Burkinabè sincères ont envie de participer, à leur manière, à libérer leur pays, à le reconstruire en créant les conditions du renouveau à travers un Burkinabè nouveau.
Dabaoué Audrianne KANI