Autant le dire… Pourquoi ces commerçants veulent-ils nous intoxiquer ?

1040 tonnes de riz avarié saisi au bureau de douane de Dakola. Ce riz, inutile de le dire, était destiné à la vente et à la consommation. A Bobo-Dioulasso, ce sont aussi des tonnes de divers produits impropres à la consommation ou prohibés et saisis par les services de la police qui ont été incinérés le 14 juin. Auparavant, c’est de la farine que des individus avides de gains faciles vendaient ou chargeaient dans des citernes pour le marché sous-régional. Tout en sachant que la sortie des céréales du territoire national est interdite. Plus loin en arrière, c’est du granite que des commerçants mélangeaient au mil et le revendait au consommateur. Le poulet ou le poisson importé, les boites de conserve et divers produits avariés et impropres à la consommation, c’est par tonnes qu’ils sont régulièrement saisis soit aux frontières soit sur le territoire national.
Si en plus de nous gruger sur les quantités des produits, c’est la qualité qui pose problème il faut convenir que certains commerçants ne nous veulent pas du tout du bien. A croire que c’est seulement pour se faire de l’argent que ces commerçants se comportent ainsi ? A supposer que c’est pour se faire de l’argent, ces commerçants devraient comprendre que plus le consommateur se porte bien, plus longtemps il sera client et plus, eux, ils vendront. A moins que ce ne soit de l’ignorance. Et si c’est le cas, il faut véritablement avoir peur pour la santé des Burkinabè.
Les services de contrôle des denrées alimentaires doivent redoubler de vigilance et être intraitables avec les commerçants ou toute autre personne qui s’adonnent à ce genre de comportement. Car vendre des produits impropres à la consommation est un crime et les auteurs doivent être punis à la hauteur de leur forfait.
De leur côté, les consommateurs doivent cultiver la vigilance et dénoncer toute tentative ou tout cas de mise en vente sur le marché de produits impropres à la consommation. On ne peut, en aucun cas, permettre à des individus de s’enrichir en vendant des produits avariés ou prohibés aux consommateurs.
En outre, les associations de consommateurs doivent jouer pleinement leur rôle de sensibilisation mais aussi de veille. De manière à ce qu’il ne soit mis à la consommation des produits pouvant nuire à la santé des populations. Associations d’utilité publique, elles sont constituées pour cela.
Les organisations des commerçants, importateurs, grossistes ou détaillants doivent, de leur côté, sensibiliser leurs membres sur l’importance de mettre sur le marché des produits de bonne qualité. Car, tout compte fait, c’est le nom des commerçants dans leur ensemble qui est gâté.
En attendant, il faut saluer et encourager le travail colossal et important que font les services de contrôle tant aux frontières que sur le territoire national. Parmi ceux-ci, les services des douanes, de la police nationale et municipale, la brigade de contrôle du ministère du Commerce et de l’Industrie, la coordination nationale de lutte contre la fraude.
Dabaoué Audrianne KANI