Azaratou Bancé, chargée de production au « Film du dromadaire » : « Je suis arrivée au cinéma par hasard »

Son talent, son ambition, son charisme, son dynamisme, sa beauté, pour ne dire que cela, en ont fait une des comédiennes, actrices et directrices de production les plus en vue au pays des Hommes intègres. Elle, c’est Azaratou Bancé, chargée de production au « Film du dromadaire ». Suivez le secret de sa réussite.

« L’idée m’est venue pendant une discussion avec des amis par rapport à ce qu’on voit dans le domaine du cinéma »

« Je ne peux pas dire que je voulais vraiment faire du cinéma. Je peux dire que je suis arrivée au cinéma par hasard. J’avais accompagné une amie sur un plateau de tournage. Un acteur n’était pas là, et le réalisateur a pensé que je pouvais jouer son rôle. C’est comme cela que je suis devenue actrice ». Et c’est de là que tout est parti pour Azaratou Bancé dans le cinéma. Aujourd’hui, elle est l’une des figures les plus connues dans le monde de la culture ; reconnue pour ses performances à l’écran et à la production. Comédienne et actrice, Azaratou Bancé a supervisé plusieurs films entre autres, « Le bonnet de Modibo », long métrage (LM) fiction en post production, réalisé par Boubakar Diallo ; « La lutte de Fatim », moyen métrage, sorti en 2013, réalisé par Charles Auguste Koutou ; « Le Foulard noir », LM fiction, 83’, sorti en février 2011, réalisé par Boubakar Diallo. Après avoir occupé plusieurs postes de responsabilité dans son domaine, la dame battante est aujourd’hui la chargée de production au « Film du dromadaire ».  Cette sommité, en plus de sa carrière qui atteint des sommets, prouve à travers son cursus qu’elle est une femme intelligente et dynamique. En effet, dame Bancé est titulaire d’un MBA en Business Administration and Marketing obtenu en 2014, d’une Maîtrise en Gestion et Administration Culturelles obtenue en 2008. En plus d’être licenciée en Etudes anglophones en 2003, la star a été entre autres consultante de l’Union Européenne pour l’Organisation du marché international du cinéma et de l’audiovisuel africains (MICA) d’Octobre 2018 à mars 2019. Azaratou Bancé a un objectif, celui de la valorisation socioéconomique et culturelle de la femme à travers le cinéma et l’audiovisuel. Pour cela, elle a fondé l’Association Taafé vision qui signifie littéralement « Vision de femmes » dont elle est la présidente. « En fait, l’idée m’est venue pendant une discussion avec des amis par rapport à ce qu’on voit dans le domaine du cinéma aussi bien national qu’international. En général, les femmes ne sont pas traitées de la même manière que les homme», confie Azaratou. Ainsi, avec l’aide d’amis(es) et collègues, la dame battante a mis en place l’Association qui a pour objectif principal de militer pour une représentativité plus significative de la femme dans l’industrie cinématographique et audiovisuelle. De son avis, « les métiers du cinéma, c’est comme tout boulot. Il suffit de bien travailler.

La comédienne et actrice, Azaratou Bancé dans une salle de maquillage

J’aime la culture en général, le cinéma en particulier. Quand on travaille dans la culture, on est heureux. Je veux dire qu’on s’amuse en travaillant. Donc pour les femmes qui sont déjà dans le domaine où qui veulent s’y lancer, je dirai qu’il faut s’armer de courage et se former. Tout passe par la formation.  C’est vrai qu’aujourd’hui on se forme sur le tas, il y a l’école de la vie, mais il y a toujours des formations. Même si on n’a pas le temps d’aller faire une école de formation pendant 2 ans, au Burkina, on a cette chance qu’il y a beaucoup de sessions en réalisation, en écriture de scenario, en montage…» Puis d’ajouter, « si une femme a envie de faire le métier de cinéma, de la technique, il faut qu’elle soit encouragée, mais je ne pense pas que c’est du ressort des sociétés de production. C’est mieux aussi si au niveau étatique on donnait un coup de pouce à ces femmes là, obliger un peu les sociétés de production à les prendre quitte à ce qu’elles soient des assistantes. Parce que si elles ont fait l’école et qu’elles sont sorties de l’école, ça veut dire qu’elle ont quand même un bagage». Pour l’heure, la présidente de l’Association dit ne pas rencontrer de difficultés dans son combat car selon elle, elles connaissent le bien fondé de car l’association les soutient. Son ambition avec cette association, c’est en plus des formations en écriture de scenario, continuer les formations en réalisation et que ces scenarios puissent voir le jour, que les filles puissent lancer quelques courts métrages avant de se lancer, si elles le veulent, dans l’écriture, la réalisation de longs métrages.

Aïcha TRAORE