Située à 15 Km de Banfora, la commune de Bérégadougou a aussi le jardinage comme l’une de ses activités rémunératrices. Bakary Joël Ouattara est bien connu dans le domaine pour son piment. Nous avons pris langue avec lui, ce lundi 04 septembre 2023.
Engagé dans la culture du piment depuis plus d’une dizaine d’années, Joël Ouattara fait savoir qu’il a d’abord commencé par le piment ordinaire avant de basculer dans la production de l’une des variétés appelée ‘’sent bon’’ en 2019. Face à des hectares de canne à sucre, se dresse son champ verdoyant de piment. « Je me suis intéressé à cette production parce qu’elle est très rentable par rapport aux autres produits maraîchers », dit-il. De la semence à la plante, Joël confie qu’on « fait d’abord des pépinières avant de les planter sur des buttes. Si on finit de les planter, on commence à les arroser et par moment à mettre du fumier. On le traite aussi avec des pesticides pour ne pas qu’il soit infecté par des vers ».
Un travail titanesque
Ce travail, à en croire Bakary Joël Ouattara, demande plus d’investissement et d’abnégation. Aussi, loue-t-il le service d’autres personnes pour l’aider. « Seul, je ne peux pas faire le travail. Ce sont des jeunes gens qui font les buttes pour nous. On les paie entre 1500 et 2000 francs CFA la journée et 1000 francs CFA pour ce qui est des femmes qui désherbent », explique-t-il. Le pied de piment, selon lui, commence à produire à deux mois. « Si tu plantes le piment, il faut attendre 2 à 4 mois avant de commencer à récolter. Tu peux récolter sur les mêmes plants pendant environ 4 mois voire même au-delà, si l’eau ne les détruit pas ».
Des difficultés durant la production
Ce producteur précise cependant, que tout n’est pas rose dans la culture du piment. Il relève la complexité de son entretien, sans quoi, les efforts de plusieurs mois peuvent être perdus. « Les difficultés sont énormes. Il faut toujours l’arroser, mettre de l’engrais. Souvent, il n’y a pas de bon marché, le prix vacille. Il peut arriver que les clientes prennent ton piment à crédit. S’il n’y a pas assez de fumier, la culture n’est pas rentable. Le plus délicat est la récolte. Tu te courbes toute la journée et si par malheur tu te frottes les yeux, tu apprends à tes dépens », souligne-t-il.
Une activité rentable
Ne dit-on pas que la terre ne ment pas ? La culture du piment en est un exemple palpable. A écouter Joël Ouattara, en dépit des contraintes, l’activité est très rentable si tu fais des prouesses. « Ce travail te rend riche facilement, surtout quand tu as une bonne production. Il produit pendant longtemps et quel que soit le moment ça s’achète, vu que sa demande est de plus en plus forte ». Ce quinquagénaire dit vendre le sac de 120 kilogrammes « entre 20 000 et 50 000 Francs CFA et même plus », en fonction de la période. « Après la récolte, je transporte les sacs à Banfora où nos clientes se ravitaillent avant de l’acheminer vers la Côte d’Ivoire », détaille-t-il. Bien que produisant le piment, Bakary Joël Ouattara cultive d’autres produits maraîchers comme l’oignon.
Norrockom Edwige KAM/Stagiaire