Bobo-Dioulasso : Ces unités industrielles au beau milieu des habitations

Des cours à usage d’habitation sont transformées en unités de transformation et de production de savon et d’huile dans nos quartiers. Dans ces lieux, l’hygiène n’y est pas et la pollution de l’environnement est criarde. Constat ! 

La zone industrielle désigne de grandes étendues à l’intérieur de villes ou en périphérie dont le zonage autorise un usage industriel. La zone industrielle de la ville de Bobo-Dioulasso est située à Lafiabougou. Dans ce quartier, certaines maisons ont perdu leur sens d’habitation, car elles ont été transformées en unités de production d’huile et de savon. Pour la fabrication du savon, on procède à un mélange d’acide gras, d’huile ou de graisse et de soude. Quant à lui l’huile, les éléments utilisés pour sa fabrication sont la graine de coton, la soude caustique et d’autres produits chimiques. Cette activité est pratiquée et emploie généralement des femmes.

Grâce aux revenus qu’elles tirent de cette activité, elles arrivent à subvenir à leurs besoins. Cependant dans ces lieux, l’huile et le savon sont produits sans tenir compte du moindre respect des conditions d’hygiène. Les règles d’hygiène sont foulées au pied. En effet, la propriété n’y est pas, tout est sale. Les employés de ces petites unités de transformation ne sont pas souvent protégés. Dans ces lieux de fabrication et de de dépôt d’huile et de savon, les fûts, sacs et les bidons sont entassés par endroit. S’il est vrai que ces petites unités permettent de résoudre tant soit peu le problème du chômage, il n’en demeure pas moins qu’elles causent d’énormes difficultés à l’environnement. La fabrication du savon produit plusieurs déchets qui ne sont pas bien gérés. La mauvaise gestion de ces déchets génère des eaux usées, des particules de soude caustique et des pertes d’huiles qui polluent le couvert végétal. En plus, l’état des domiciles qui les abritent, sont déplorables et sont en général dans un état de dégradation avancée.

Les eaux usées produites par ces unités sont généralement versées dans la rue. Parfois, elles sont déversées dans les caniveaux lorsque le ciel nous gratifie d’une pluie. Par ailleurs, la majorité des productrices ont des problèmes de santé liés au contact avec l’acide ou la soude. Elles travaillent à mes mains nues. Parce que la plupart de ces travailleurs ignorent les règles de protection individuelle et collective.  Dans ces unités, une odeur irrespirable se dégage pouvant causer des maladies.

Ces odeurs dérangent le voisinage. Mais, que fait la municipalité pour encadrer cette activité ? Il faudrait par exemple intensifier les descentes dans les quartiers pour sensibiliser les premiers responsables sur l’hygiène et la protection de l’environnement. A l’issue de ces descentes, elle peut procéder au démantèlement de ces unités de production illicite d’huile et de savon. Elle peut aussi sanctionner ceux qui pratiquent ladite activité sans les accréditations nécessaires selon les textes en vigueur.

Karim LEMA/ Stagiaire