Bobo- Dioulasso : en attendant la radiothérapie, venez construire notre hôpital !

L’Assemblée nationale a autorisé le gouvernement du Burkina Faso à contracter un prêt de 11 milliards F CFA pour construire un centre de radiothérapie à Bobo-Dioulasso pour soigner le cancer, notamment du col de l’utérus. On se souvient que quelques jours avant la campagne présidentielle et des législatives, Claudine Lougué, alors ministre de la Santé était venue en catastrophe le 20 octobre 2020 poser la première des travaux de construction de ce centre. Ce qu’on n’en savait pas, c’est que le gouvernement n’avait pas encore l’argent dans la caisse pour le construire. Aujourd’hui que l’Assemblée nationale a donné son quitus, on est sûr que ce centre sera un jour ou l’autre, construit. Mieux, devant les députés, le ministre de la Santé, Charlemagne Ouédraogo a précisé qu’il sera rendu clé en main dans dix-huit mois. En tout cas les Bobolais et tous ces habitants de la grande région de l’Ouest Burkina accueilleront avec fierté et enthousiasme ce centre. Car, pendant longtemps, on a cru qu’il était quasiment impossible de soigner le cancer au Burkina Faso.

Cependant, à Bobo-Dioulasso et dans cette grande région, on attend aussi avec impatience la pose de la deuxième pierre et des autres pierres du nouvel hôpital, que certains ont appelé hôpital de référence, de Bobo-Dioulasso. Dont la première pierre a été posée le même jour par le Premier ministre Christophe Marie Joseph Dabiré. Mais, depuis cette cérémonie qui avait drainé du monde et donné espoir à plus d’un, on attend toujours le début effectif des travaux. L’hôpital de référence de Bobo-Dioulasso a longtemps trop fait parler de lui. Il ne sied pas qu’on continue d’en parler sans des actes concrets sur le terrain. Il est vrai qu’avec l’avènement de la maladie à Coronavirus, beaucoup de projets basés sur des financements extérieurs connaissent des difficultés. Mais, dans ce cas précis, les partenaires de la République populaire de Chine étaient déjà prêts. Pourquoi donc ça coince alors ?

La construction de cet hôpital vient nous rappeler celle du barrage de Samendéni qui avait pris tellement de temps que plus personne n’y croyait. Même quand les travaux ont débuté, ils ont pris tellement de temps que c’est sous deux régimes qu’il a enfin vu le jour.

Les gouvernements (ou du moins les hommes politiques) ont cet art particulier à eux de poser les premières pierres de travaux de construction de ceci ou de cela. Notamment à l’approche de campagnes électorales. Mais, une fois qu’ils remportent les élections, on ne voit plus rien. C’est pourquoi, à Bobo-Dioulasso et dans d’autres localités du Burkina Faso, les populations veulent désormais voir avant de croire. Mieux, les Burkinabè veulent s’assurer en plus que les réalisations sont de qualité. C’est pourquoi, il y a cette veille sur tous les chantiers à travers le pays. Ce n’est certainement pas pour porter préjudice à qui que ce soit, mais c’est une façon pour les populations de jouer au contrôleur afin que leurs ressources soient bien utilisées.

Dabaoué Audrianne KANI

Fermer le menu
nec vel, vulputate, massa mattis ut mi, commodo justo fringilla