Burkina Faso, le pays est-il dans un état de délitement tel que…

A la Direction générale des Transports terrestres et maritimes, c’est le Comité anti-corruption qui a été obligé de monter au créneau pour dénoncer la corruption dans la maison. A laquelle, il veut mettre fin. C’est dire à quel point la maison est infestée ! Tant mieux, peut-on dire s’il y a encore des hommes dignes qui pensent qu’on peut encore trouver des solutions à cette gangrène.

Dans un car de transport en commun, ce sont des explosifs très dangereux qui ont été retrouvés par les Forces de défense et de sécurité. Ces explosifs, qu’on ne fabrique pas au Burkina Faso, ont quitté Ouagadougou la capitale en direction de la région de l’Est, une zone  à grand risque du fait du terrorisme. Au moment où nous tracions ces lignes, le propriétaire de ces explosifs n’était pas encore retrouvé. Alors que tout le monde sait très bien qu’après les attentats de l’hôtel Splendid en 2016, des mesures strictes avaient été prises par les compagnies de transport et les hôteliers entre autres, pour procéder à la vérification des identités des passagers, mais surtout à la nature des colis qu’ils transportent. Tout cela a été fait à grandes pompes. Mais, quelque temps après, chacun est retourné à ses vieilles habitudes ancrées en lui. Et l’Etat a laissé faire.

La maladie à Coronavirus, apparue au pays en mars 2020 avait obligé tout le monde (sauf les plus incrédules) à adopter des comportements nouveaux de protection individuelle et collective. Avec pour objectif de stopper la chaîne de contamination et bouter la maladie hors de nos frontières. Mais dès que les mesures de restrictions ont été levées, chacun a tout de suite oublié qu’il y a eu et qu’il y a encore Coronavirus. Du coup, chacun est encore retourné à ses vielles habitudes ancrées en lui. Et l’Etat a laissé faire.

Et pourtant, le terrorisme et la maladie à Coronavirus sont venus nous montrer que rien n’est jamais définitivement acquis. Par conséquent, il nous faut nous adapter aux changements qui s’opèrent, de gré ou de force. Malheureusement, le constat est bien amère : les Burkinabè veulent tout, sauf le changement. Alors qu’à l’analyse, le pays est en train de sombrer. Il ne faut certainement pas avoir peur des mots, car c’est bien la réalité.

Pour sa part, la France et certains pays occidentaux n’hésitent plus à déconseiller à leurs ressortissants de ne pas mettre pied au Burkina Faso. Pour ceux qui sont déjà sur le sol, il leur est demandé de limiter au maximum les déplacements. S’ils sont obligés de le faire, ils doivent prendre toutes les dispositions sécuritaires individuelles. Tellement il y a l’insécurité : même devant les commerces, les maquis, les guichets automatiques de banques, à vélo, à pieds, à moto…

Mais dans le pays du «ya fohi et du yel kayé», on s’en moque. Et pourtant, l’exemple du Mali voisin doit nous rappeler que certaines habitudes ne peuvent durer infiniment.

Dabaoué Audrianne KANI