Campagne cotonnière 2022-2023 : Les premiers indicateurs sont bons

Après son installation le 29 mai 2022 à la tête de la SOFITEX, Jonas B. Bayoulou a fait sa prise de contact avec la presse, le vendredi 8 juillet 2022 à Bobo-Dioulasso. Ce fut l’occasion pour lui et son staff de faire le point sur la campagne cotonnière en cous.

De cette rencontre avec les hommes de média, le DG de la SOFITEX a dévoilé les objectifs de la campagne cotonnière en cours. Il s’agit de produire 700 000 tonnes de coton graine au niveau national, dont 605 000 pour la zone SOFITEX. Mais en réalité, l’ambition est de battre le record de 715 000 tonnes de la campagne 2005-2006. Pour y parvenir, pour ce qui est de la SOFITEX, des dispositions sont prises. Il s’agit notamment des fora entre SOFITEX et les producteurs de sa zone, tenus du 23 mai au 2 juin 2022. Ces fora ont permis de recueillir les préoccupations des producteurs. L’essentiel de ces préoccupations ont trait à la mise en place des intrants à temps ; la qualité de la semence et des engrais ; les pesées et évacuation du coton ; le prix des intrants ; le prix d’achat du coton-graine ; le suivi sur le terrain ; l’amélioration de la productivité ; les ristournes ou primes de performance suspendues.

Des réponses claires et sans ambages !

A ces préoccupations des producteurs exprimées au cours des fora, le DG de la SOFITEX Jonas Bayoulou et ses équipes ont apporté des réponses rassurantes. Ainsi, ils ont rappelé que les prix des intrants n’a pas connu de hausse, malgré l’augmentation de leurs prix sur le marché international. Cela, du fait de l’engagement renouvelé du gouvernement à soutenir la filière par une subvention de plus de 72 milliards de FCFA. Pour ce qui est de la ristourne, le mécanisme de fixation faisait qu’elle était payée après la vente du coton. Depuis 3 à 4 campagnes, elle est calculée et intégrée dans le prix d’achat du coton-graine en début de campagne. Ce qui a permis de fixer l’achat du coton de la campagne en cours à 300 FCFA/kg, un record jamais atteint dans notre pays.

S’agissant de la qualité des intrants, Zéphirin Dié, Directeur des intrants et du crédit agricole (DICA), rappelle que depuis l’atelier de mars 2019, le contrôle de la qualité des intrants ne relève plus de la SOFITEX, mais du ministère en charge de l’agriculture. Pour ce qui de la mise en place à temps des intrants, notamment l’engrais, il a été dit que d’ici le 15 juillet (tout au plus le 20 juillet), toutes les régions devront avoir placé les engrais auprès des producteurs. Du reste, la plus grande quantité de ces engrais a déjà été ventilée dans les régions cotonnières. Et les agents sont déployés sur le terrain pour le suivi de la campagne.

En subventionnant le coton, les céréales le sont indirectement

Une préoccupation des journalistes à cette rencontre est le reproche souvent entendu que la filière coton est avantagée par le gouvernement aux dépens des autres filières notamment la filière céréale. A cela, le président de l’Union nationale des producteurs de coton fait remarquer que les plus grands producteurs de coton sont aussi les plus grands producteurs de céréales, notamment de maïs. Qu’à cela ne tienne, le DG de la SOFITEX, Jonas Bayoulou, rappelle que 20 à 25% de l’engrais subventionné pour la filière coton, sont destinés à la production céréalière. Puis, par une explication qu’il qualifie de raisonnement par l’absurde (imaginons une année N sans production de coton), il explique l’attention particulière de l’Etat à la filière coton. Ainsi, pour la campagne écoulée, ce sont plus de 70 milliards FCFA versés aux producteurs de coton après paiement des crédits intrants qui sont réinjectés dans l’économie nationale pour payer des biens et services ; 15 milliards FCFA aux transporteurs du coton ; 25 milliards FCFA de graines livrées aux huileries, sans oublier la masse salariale des travailleurs, pour ne prendre que ces exemples. Tous ces acteurs paient des taxes et impôts au profit du budget de l’Etat. C’est dire donc que c’est en considération de tous ces impacts que l’Etat veille sur la filière coton comme sur la prunelle de ses yeux. Ce n’est donc pas absurde comme l’a dit le DG de SOFITEX, mais c’est de l’économétrie.

Aly KONATE

alykonat@yahoo.fr