Candidats à la présidentielle, venez justifier votre caution

Ce devait être 575 millions de FCFA si tous les candidats à la présidentielle de novembre avaient effectivement payé chacun sa caution. Un pactole, même petit pour certains, dans les comptes du trésor qui devait permettre de réaliser quelques écoles. Là n’est pas pour l’instant le problème. L’angoisse pour certains d’entre eux, est que l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) qui n’était pas attendue à ce niveau, demande à chacun de justifier là où il a tiré les 25 millions. Même ceux qui ont payé à la place des candidats doivent justifier là où ils ont trouvé les sous pour donner à leur candidat. Comme quoi, le prochain quinquennat qui s’annonce est celui de la transparence et de la bonne gouvernance à tous les niveaux.

Vue des candidats

Eh bien, pendant que nous y sommes, que ceux qui n’ont pas payé les 25 millions viennent également expliquer pourquoi ils ne l’ont pas fait tout en sachant que le récépissé de la caution fait partie des pièces du dossier. Si le cas des premiers peut être considéré (pour ceux qui ne pourront pas justifier leurs 25 millions) comme étant un fait de corruption ou toute autre chose contraire à la loi, le deuxième cas relève tout simplement de l’indiscipline et de l’incivisme. Qui sont autant condamnables que la corruption. Il est impensable que quelqu’un qui aspire à diriger tout un pays dépose un dossier de candidature incomplet et que celui-ci soit réceptionné. Si on doit donc poursuivre les premiers (s’il y a des cas contraire à la législation) alors qu’on poursuive aussi les seconds pour les mêmes raisons.

Dans la même dynamique, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption doit se préparer à demander à tous les candidats de justifier les nombreux milliards de F CF A qu’ils gaspilleront pendant la campagne. Tous les candidats qui useront de moyens illégaux comme les achats de conscience par la distribution de billets de banque, pendant ou le jour du vote, doivent être sanctionnés. Si des électeurs exigent de l’argent avant d’aller voter, ils doivent également répondre leur acte.

En effet, le moment est venu pour tous de moraliser la vie publique au Burkina Faso. En commençant pas la vie politique. Pour cela, toutes les institutions doivent jouer pleinement leur rôle. Aussi, faut-il saluer et encourager Luc Marius Ibriga et ses commissaires de l’ASCE-LC pour cette disposition qui donne l’exemple. Ils doivent aller jusqu’au bout et démontrer ainsi aux yeux des Burkinabé que l’exemple doit toujours venir d’en-haut. Le pays a longtemps souffert de maux qui ne doivent plus continuer. Roch le sait très bien. Certainement que les autres candidats le savent également. Le président qui sera élu le 22 novembre et qui n’aura pas compris que le Burkina Faso a besoin de changements profonds dans presque tous les secteurs, risque de ne pas finir son mandat. C’est dit !

Dénis Dafranius SANOU