Dans son point de presse hebdomadaire, l’opposition politique burkinabè a invité la population à mettre le MPP hors de Kosyam. Car selon elle, «si le MPP a laissé près de la moitié du pays aux mains des groupes terroristes en 5 ans, il peut faire perdre tout le pays s’il revenait au pouvoir». C’était le 14 juillet 2020au siège du CFOP.
Dans le rapport daté du 08 juillet 2020, l’ONG Humain Right Watch a accusé des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) d’avoir porté atteinte aux droits humains dans la province du Soum. Ces événements se seraient déroulés entre novembre 2019 et avril 2020 et auraient causé la mort d’environ 270 personnes. Comme explication, le porte-parole du gouvernement a indiqué que «ces groupes armées terroristes, après s’être emparés de certains matériels et tenues militaires des FDS, se sont spécialisés dans l’instauration de la confusion en se faisant passer auprès des populations pour des FDS». Pour l’opposition politique, «toute la lumière doit être faite sur ces accusations. La lutte contre le terrorisme ne saurait aboutir à des résultats probants dans la stigmatisation ni dans un repli identitaire».
Dans la même veine, elle invite la justice à faire toute la lumière sur le conflit communautaire dans la nuit du 11 au 12 juillet à Loropéni, faisant 3 morts et 1 disparu. L’opposition a par ailleurs appelé toutes les institutions républicaines de médiation à mieux s’outiller pour prévenir et gérer les affrontements communautaires qui éclatent un peu partout au Burkina Faso.
Quant à la candidature de Roch Marc Christian Kaboré à la présidentielle de novembre 2020, l’opposition politique estime que «le MPP devrait avoir simplement la décence de faire un second mea-culpa, et s’éclipser parce qu’il n’a pas pu empêcher l’assassinat de 2000 Burkinabè et l’occupation de près de la moitié du territoire». Toujours à propos des élections, le conférencier du jour, Victorien Tougouma, président du Mouvement africain des peuples (MAP) a confié que «le président du CDP, Eddie Komboïgo a révélé qu’à Bobo-Dioulasso, certains partis de la majorité ont fait venir des non-nationaux, en l’occurrence des Nigérians et des Libériens, pour leur confectionner des CNIB avant de les faire enrôler sur le fichier électoral». Tout cela amène l’opposition à demander un audit international et indépendant du fichier électoral. Et l’auditeur sera choisi de manière consensuelle par le dialogue politique, après les enrôlements.
Pour les examens de fin d’années qui ont débuté le 14 juillet dernier, l’opposition politique invite le gouvernement à éclairer l’opinion sur le sort réservé aux déplacés internes et ceux des classes d’examen dont les cours ont été fortement perturbés des suites du terrorisme.
Aïcha TRAORE