Ces chauffeurs nous chauffent maintenant le cœur !

Quelles que soient les raisons, les chauffeurs routiers devraient mettre l’intérêt supérieur de la nation avant tout. Aller en grève en ce moment, c’est refuser de participer à l’effort de développement de son pays. Face à l’insécurité, à la maladie à Coronavirus et aux autres maux qui frappent le pays, mêmes les syndicats les plus irréductibles ont mis balle à terre. Car, avant tout, c’est le Faso qu’il faut sauver. Peu importe celui  ou ceux qui le dirigent. Les prochaines élections qui sont à nos portes sont le moment indiqué pour choisir les dirigeants du pays. Que chacun s’y prépare. Pour l’instant, le pays n’a pas besoin d’une grève.

Heureuseument, que les chauffeurs sont revenus à de meilleurs sentiments, en levant leur mot d’ordre de grève. En effet, c’est ce moment très difficile où le pays est à la croisée des chemins que ces chauffeurs avaient choisi pour aller en grève de 96 heures. Pour nous chauffer le cœur. Que le gouvernement prenne toutes ses responsabilités et nous trouver une solution définitive à ces grèves dans le secteur du transport qui, franchement sont exagérées. Rarement, on a vu des acteurs du transport, notamment des chauffeurs observer autant de grèves en si peu de temps. Le Burkina Faso ne peut être pris en otage par quelques individus, juste pour leurs propres intérêts. L’importante masse critique de pauvres, de nécessités, qui ne demandent que du pain risque de se braquer contre ces quelques personnes qui ont déjà le pain et qui veulent le beurre et l’argent du beurre.

L’expérience a toujours démontré que les grèves, de façon générale, n’ont jamais résolu de façon définitive une situation. Au contraire, elles viennent toujours braquer les positions des uns et des autres. Et finissent toujours par une discussion autour d’une table. Pourquoi donc, en le sachant, on ne va pas directement à la table des négociations. Surtout que dans le cas d’espèce, tout le monde sait que les chauffeurs font des mouvements par procuration. Autrement dit, ce qu’ils défendent ne les regardent pas. Les chauffeurs sont des employés des transporteurs. Les problèmes entre transporteurs, détenteurs de camions et autres moyens de transport, ne les concernent. S’ils défendent la convention sectorielle qui régisse les rapports de travail entre eux et leurs patrons, on les applaudira. Mais, qu’ils exigent que le fret soit géré par qui on ne sait, ce n’est pas leur problème. La répartition du même fret ne les regarde pas non plus. En d’autre temps, on leur aurait rappelé tout simplement qu’ils sont là pour boire le lait, mais leur rôle n’est pas de savoir qui le trait ou d’où il vient.

S’ils ne veulent pas conduire, qu’ils déposent les clés des camions, qu’ils les garent dans les garages et qu’ils aillent se reposer chez eux.

Dabaoué Audrianne KANI