L’arrondissement n°7 de la commune de Bobo-Dioulasso a procédé, le jeudi 1er octobre 2020, au déguerpissement des occupants des kiosques et hangars sur le site qui va abriter le marché du secteur 22. Si certains admettent avoir reçu des avertissements de l’autorité communale, d’autres par contre déplorent le manque de communication et demandent à être relogés dans le nouveau marché qui sera construit. Constat!
Mahamadou Oulé, mécanicien
«C’est le métier de la mécanique que j’exerce sur le lieu. On nous a déguerpis, voilà pourquoi je me suis installé sous l’arbre pour essayer de faire un peu en attendant. J’avais réalisé le magasin à 100.000 FCA. Le maire ne nous a pas donné un délai pour démolir les magasins. Maintenant, nous sommes dans le désarroi. Nous demandons au maire de nous donner des espaces après avoir fini les travaux de construction».
Adama Traoré, vendeur de téléphones
«Moi, je vendais les téléphones portables et accessoires. On n’a pas été prévenu de tous ces dommages. Un jour, ils ont fait un recensement en prenant les noms et numéros de téléphones des gens. Quand on leur a posé la question, ils nous ont dit qu’ils vont revenir. A notre grande surprise, on entend par des rumeurs qu’ils vont venir nous chasser. Vraiment, c’est difficile pour nous qui sommes des parents d’élèves, car tu dois payer les frais de scolarité des enfants alors que tu n’as pas de boutique. Nous déplorons réellement cette situation. Nous demandons au maire de finir le plus rapidement possible pour nous trouver des places. Je suis obligé de devenir un vendeur ambulant, alors que le marché est devenu dur».
Kadidjatou Sangaré, vendeuse de condiments
«On était nombreux ici, mais tout le monde a fuit sauf moi. C’est par la suite que je me suis débrouillée pour construire un hangar. Le maire nous a dit clairement de ne pas ériger les hangars sur le lieu, il ya trois ans de cela. On nous a donné le 28 août 2020 pour quitter le lieu. C’est finalement le 1er octobre qu’ils sont venus avec les machines pour nous déguerpir. On est installé ici il y a plus de 20 ans. Nous demandons aux autorités de nous trouver une solution. On nous a bel et bien averti de quitter le lieu».
Aissata Coulibaly, parente d’une gérante de maquis
«Ils ont cassé le local de ma petite sœur le jeudi dernier sans nous prévenir. Alors qu’elle a aménagé sur le lieu trois jours plutôt. Le maquis employait 20 personnes. Un vendeur de poisson a même perdu de l’emploi à cause du déguerpissement. Nous demandons au maire de nous dédommager. Pour le moment, on a loué un magasin pour se débrouiller en attendant de trouver un local approprié».
Herman Sirima, maire de l’arrondissement n°7
«On demande aux gens d’avoir des autorisations avant de s’installer. C’est une opération qui a commencé depuis trois ans. Nous commettons des erreurs dans la gestion en laissant le jour où on a besoin de l’espace pour agir. Il y a des faveurs qu’on ne peut plus faire. L’occupation du domaine public est provisoire et le jour où l’autorité aura besoin de l’espace, les gens sont malhonnêtes. C’est une sorte de défiance. Pendant qu’on diffusait le communiqué à la radio, d’autres se permettaient de construire des hangars. On construit le marché pour la population. Si les anciens occupants du domaine remplissent les conditions, ils pourront bénéficier des places».
Jérôme HIEN
Casimir Seyram KAVEGUE
Stagiaires