Contestations postélectorales, le Ghana aussi !

Depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle et des législatives donnant vainqueurs le président Nana Akufo-Addo et son parti, le parti d’opposition NDC et son candidat malheureux, l’ancien président John Mahama sont vent débout. Contestant parfois par des manifestations les résultats de ces résultats, ils ont finalement décidé d’user de toutes les voix légales pour réclamer leur victoire. Du coup, le Ghana longtemps connu pour son système démocratique sans égal en Afrique de l’Ouest entre dans le cercle, malheureusement non restreint, des pays de contestation postélectorale.

En effet, au Ghana comme ce fut le cas au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée Conakry (et certainement bientôt au Niger) si ce ne sont pas les Cours constitutionnelles qui sont mises en cause, ce sont les organes chargés de l’organisation des élections. Dont certaines reconnaissent des dysfonctionnements comme au Burkina et au Ghana. Tout en soutenant que ces dysfonctionnements ne sont pas en mesure de remettre en cause les résultats qu’ils ont rendus publics. Comme on peut donc le constater, la difficulté des processus démocratiques dans nos pays réside beaucoup plus dans l’organisation pratique des élections que le système démocratique lui-même. Autrement dit, si les élections s’organisaient correctement, dans la transparence, dans l’équité et l’égalité des chances pour tous les candidats, certainement qu’on connaitrait moins de contestations, et partant moins de risques de manifestations violentes. Aussi, toutes les institutions et organes impliqués dans l’organisation des élections doivent prendre toutes leurs responsabilités afin d’éviter que le mal ne vienne toujours d’eux.

Il est certainement difficile d’organiser des élections sans le moindre dysfonctionnement. Mais quand ceux-ci sont flagrants, ils peuvent poser problèmes. Les partis politiques, quand ils vont aux élections, mettent en place des systèmes de contrôle et de compilation des résultats. Si bien qu’une petite erreur, volontairement ou involontairement commise, peut tout de suite remonter et poser problème.

Ces situations de plus en plus récurrentes posent la problématique de la composition des organes chargés de l’organisation des élections. Si ces organes doivent être véritablement indépendants, il convient alors qu’ils ne comportent pas des membres de partis politiques. Pour cela, ils doivent être des organes dont les membres sont suffisamment pétris de connaissances et de compétences sur l’organisation des élections. Autrement dit, on pourrait même recruter des personnes par appel à candidatures afin que ce soit les meilleurs qui soient retenus. On ne peut continuer à organiser des élections approximatives tout en sachant qu’elles peuvent engendrer des conflits et remettre en cause la paix et la stabilité.

Dénis Dafranius SANOU