« Nous ne devons pas considérer nos adversaires comme des ennemis, ce sont des Américains », « nous devons reconstruire ce pays, l’Amérique ; nous devons guérir l’Amérique » ; « je ne suis pas un président qui cherche à diviser, qui ne voit pas des Etats rouges et des Etats bleus, je suis là pour rassembler l’Amérique » ; « à ceux qui ont voté Donald Trump, je comprends votre déception; mais arrêtons la rhétorique de l’agressivité et travaillons ensemble » ; « je suis fier d’être démocrate, mais je gouvernerai pour tous les Américains » ; « il faut arrêter de se dénigrer », « nous pouvons définir l’Amérique par un sel mot : les possibilités. Chaque Américain doit pouvoir aller jusqu’au bout de ses rêves » ; « aux Etats-Unis, il n’y a rien que nous ne pouvons faire ». Sont entre autres de fortes déclarations prononcées par Joe Biden, le nouveau président élu des Etats-Unis dans son premier discours. Après plusieurs jours d’attente et de suspense, les Américains ont enfin connu le nom de leur prochain. Plus de 160 millions d’électeurs sortis dans tous les Etats-Unis pour élire leur président ; plus de 74 millions de voix pour le président élu. A 77 ans, Joe Biden est le 46e président des Etats-Unis, après plus d’une trentaine d’années passées au Senat. Finalement, toute la pagaille et les manifestations et affrontements que tout le monde craignait si Joe Biden remportait l’élection n’ont pas eu lieu. C’est cela aussi et surtout la démocratie. Une fois de plus, l’Amérique vient de donner l’exemple. La parenthèse agressive de Donald Trump est bien fermée. Même si, avec son équipe de campagne, il compte faire des recours en justice.
Ces déclarations du tout nouveau président américain sonnent comme un appel à la classe politique africaine et aux peuples africains, et particulièrement burkinabé en campagne actuellement pour l’élection du prochain président. Car en effet, la multitude des candidatures et le langage politique en ce moment ne sont pas des signes rassurants. Quand on va à une élection, il y a deux possibilités : soit on la remporte, soit on la perd. Chacun candidat doit se préparer et sensibiliser son électorat à cela. Quand on remporte une élection, on rassemble tout le monde pour construire le pays. Quand on la perd, on se met à la disposition du gagnant pour travailler pour le pays. A défaut, on met en marge et ne l’empêche pas de travailler. Malheureusement, ce n’est toujours pas cela qui se passe, notamment en Afrique où les élections divisent plus qu’elles n’unissent les populations.
Hier c’était les Républicains au pouvoir, aujourd’hui ce sont les démocrates ? Hier c’était Blaise Compaoré, aujourd’hui c’est Roch Marc Christian Kaboré. Demain, ce sera quelqu’un d’autre. Les hommes passent, chacun avec ses qualités et ses défauts, ils font ce qu’ils peuvent mais le pays demeure. Avec d’autres défis, aussi importants que les précédents, à relever.
Dabaoué Audrianne KANI