Au plus haut niveau de l’Etat, on en a parlé et on continue d’en parler. Mais sur le terrain, peu de chose ou rien de concret ne se fait dans ce sens. Oui, les plus hautes autorités du pays ont toujours chanté et chantent encore la relance économique de l’Ouest. Aussi, ces derniers temps, les déclarations sur la relance économique de cette partie du Burkina se sont multipliées. En fin d’année 2020, lors des tournées du Premier ministre Marie Christophe Dabiré, le développement du Grand-Ouest était la raison principale de sa sortie. Les ministres Harouna Kaboré de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat et Ousséni Tamboura de la Communication, ont co-animé courant avril 2021 une conférence publique sur la même relance économique de l’Ouest. Présente à Bobo-Dioulasso du 1er au 4 juillet 2021, l’Assemblée nationale a eu une communication spécifique sur la relance économique du même Grand-Ouest.
En effet, les intentions de développement de l’Ouest Burkina sont bonnes et bien ronflantes. Mais au finish, rien ! La veille du lancement de la campagne du candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) à la présidentielle 2020, un maire d’arrondissement de la commune de Bobo-Dioulasso, militant du MPP, n’est pas allé du dos de la cuillère pour crier haut et fort le délaissement de Bobo-Dioulasso, capitale économique du Burkina et de tout le Grand-Ouest. « Le quartier Karpala de Ouagadougou vaut mieux que Bobo-Dioulasso en matière de voirie ». C’est ainsi qu’il s’indignait ce jour. Le délaissement de l’Ouest est si criard qu’une implication des populations locales est plus qu’impérative ! Au cas contraire, le développement du Grand-Ouest sera toujours une préoccupation sur les papiers et sur les bouts des lèvres, mais ne se réalisera pas sur le terrain.
C’est pourquoi, il convient d’inciter l’orgueil des populations, surtout la frange jeune à s’organiser. Elle doit être capable de susciter une révolte intellectuelle et pacifique, afin de changer la donne sur le terrain. Sinon tant que les populations resteront passives, aucun dirigeant ne va s’apitoyer sur le sort de la région. Les discours prononcés sont une preuve sur laquelle cette révolte pourrait s’appuyer. L’heure n’est plus aux discours, mais à la matérialisation des mots sur le terrain. Les députés du Grand-Ouest sont interpellés, les intellectuels, voire l’ensemble des populations, sont invités à faire valoir leur fibre patriotique. Tant que le terrain demeurera propice aux discours vierges, l’Ouest va demeurer une préoccupation de moindre considération. Bala Sakandé, le président de l’Assemblée nationale est venu ; il a pris beaucoup de notes ; il a même donné des instructions séance tenante. Mais, attendons de voir pour apprécier.
Le développement du pays doit être régalien et non basé d’un seul côté. En termes clairs, il est temps que le Grand-Ouest se réveille. Personne, en tout cas pas ceux qui viennent tenir les discours, ne fera le développement de cette région. Seul un sursaut patriotique régional pourrait changer la donne. N’est-ce pas ce qui reste à faire ?
Souro DAO