Développement local : la vision négative d’un député du Houet

Au cours d’un débat télévisuel, un député de la province du Houet a osé qualifier de régionaliste un autre de la même localité. Parce que ce dernier s’est inquiété du fait que les infrastructures prévues pour être réalisées à Bobo-Dioulasso, capitale du Houet, souffrent toujours du manque de financement acquis. Quel paradoxe !

« J’ai l’impression que concernant Bobo, on inscrit le projet avant de commencer à chercher les financements », a interrogé un député du Houet lors d’un débat. Et un autre élu de la localité réplique, et traite son collègue de régionaliste ! Rêve ou réalité ? Pendant que les fils et filles de la région de l’Est battent le pavé pour dire non au délaissement de leur région, on pourrait s’interroger sur les motivations de ce député qui semble encourager cet état de fait dans la région.

Ce député, disons-le sans détour, ne mérite plus son mandat. Car on a l’impression que le développement du Houet et partant de la région ne semble pas être sa préoccupation. Si vraiment il y a une procédure prévue en la matière par la loi pour annuler le mandat d’un député, que les fils et filles de la région s’en servent pour renvoyer cet « ennemi de la province ». Sa position est claire ! Défendre mordicus son seul intérêt au détriment de sa circonscription.

En acceptant d’être élu député au nom du Houet, ce député égaré ne savait-il pas que c’est pour défendre le développement d’une région ? Même si le député est national ? D’ailleurs, la gestion du Burkina Faso en matière de réalisation d’infrastructures, surtout en matière de routes ne laisse-t-elle pas penser à une régionalisation ? Errons notre regard à travers le pays.

Le pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), est pour beaucoup de ses sympathisants, celui qui aura réalisé plus de routes en 5 ans. Les inaugurations faites en la matière dans certaines localités du pays en témoignent. Malheureusement, ces mêmes réalisations montrent à quel point le grand Ouest est délaissé en la matière. Si de l’autre côté du pays, des routes reliant des villes ou des localités sont sans cesse inaugurées, dans le grand Ouest, elles sont rares, sinon inexistantes.

A part la route Dédougou-Ouahigouya (sauf erreur) inaugurée en juin 2019, tout le grand Ouest (Hauts-Bassins, Boucle du Mouhoun, Cascades et Sud-Ouest) ne compte pas de routes réalisées reliant deux villes pendant ces 5 dernières années. Comment donc ce député égaré du Houet qualifie-t-il cette façon de réaliser les routes ? N’est-ce pas là une régionalisation qui ne dit pas son nom ?

La région de l’Est a donné le signal. Il revient au grand Ouest d’en tirer leçon. Personne ne peut travailler contre le développement de ce pays qui est unique. C’est pourquoi, il est toujours bon d’interpeller les dirigeants sur des faits qui ne font pas bon ménage avec une gouvernance démocratique et une bonne répartition des ressources du pays.

Quand ce n’est pas bon, que les dirigeants sachent analyser les humeurs des populations. Ici, l’heure n’est plus à l’appréciation du train qui arrive à l’heure. Mais plutôt le train qui arrive en retard. Car dans le grand Ouest, il y a plusieurs routes (de zones dites de grenier) qui attendent du bitume. Koundougou Solenzo étant un cas patent il y a déjà deux ans.

Souro DAO/L’Express du Faso

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