Discours du président du Faso : Réactions de Bobolais

Le président Roch Marc Christian Kaboré a prononcé un discours à la nation le dimanche 27 juin 2021. Discours dans lequel il a invité les populations à surseoir aux marches et aux meetings et à se donner la main pour faire face à la période difficile que le pays traverse. A ce sujet nous avons baladé notre micro dans la ville de Bobo-Dioulasso afin de recueillir l’avis des citoyens. Lisez !

« Le président à bien parler »

 Charles Sangaré, membre de la coordination des OSC

« Le discours était la bienvenue parce que, quand il y a une situation conflictuelle confuse il faut que le premier responsable du pays intervienne pour rassurer les gens. Ce que j’ai retenu de sa phrase et qui me dit que nous allons certainement vaincre cette adversité, c’est qu’il a dit : « nous ne devons pas rechercher les coupables », c’est-à-dire ceux qui demandent la démission des ministres (Premier ministre et ministre et de la Défense) ». Je pense que ce n’est pas ça la solution, la solution serait qu’on ouvre des débats, des dialogues et qu’on donne une aisance à la justice. Pour moi le problème du Burkina, le problème d’insécurité et du vivre ensemble, provient de la justice. Il faut lui donner toutes les capacités pour pouvoir juger. Sinon le président à bien parler ».

 

 

« Il doit donner les moyens aux FDS »

Clotilde Somé, gérante d’un club PMU’B à Bobo

« Ce qu’il a dit est vrai, il faut qu’on soit solidaire. L’insécurité, ce n’est pas de notre faute, elle est partout. Il faut qu’on s’entende. Il a dit de ne pas marcher. Je crois que c’est ça la solution pour qu’on puisse se mettre la main dans la main pour éradiquer ce fléau. Il n’a qu’à donner les moyens et les matériels aux Forces de défense et de sécurité (FDS) pour pouvoir lutter, sinon l’insécurité est partout. La solution n’est pas de changer les ministres, qu’on change ou pas ça serait la même chose. Il faut qu’on s’entende seulement. Ce n’est pas la faute du ministre de la Défense ».

 

 

« Nous voulons que Roch soit réellement un président »

Issiaka Ouédraogo, Délégué médical

« Nous voulons que Roch soit réellement un président, parce que nous l’avons élu pour la sécurité du peuple. On se rend compte qu’il y a des tueries et le président ne prend pas de mesures fortes, alors qu’on aimerait qu’il nous fasse sortir de cette situation. Les gens nous ont envahis depuis 6 ans. Nous qui sommes à Bobo, ne sentons pas la chose alors qu’au Sahel les gens ont fui, les femmes se sont transformées en des prostituées. C’est vraiment une situation déplorable. Nous attendons du président une décision ferme. C’est vrai les gens ont dit qu’il faut la démission du Premier ministre et celui de la Défense mais nous, nous ne sommes pas militaires, on ne sait pas ce qui se passe. Tout ce que nous voulons est qu’on puisse mettre les gens qu’il faut à la place qu’il faut et que la paix revienne dans ce pays ».

 

« Je trouve qu’on doit marcher »

Marie Sanogo, Sage-femme 

« Nous ne sommes pas satisfaits de ce qu’il a arrêté comme décision. On attendait des décisions plus fortes que ça, parce qu’on a assez attendu. Même la marche du 03 et 04 juillet, il ne veut pas qu’on la fasse. Mais moi, je trouve qu’on doit marcher pour qu’il puisse voir le visage des gens. En tant que Premier ministre on ne peut pas dire qu’on n’a pas de solution parce que ça met mal à l’aise ».

 

 

« Ce n’est pas un message qu’on doit adresser à une nation »

« Le message qu’il a fait passer, on n’a rien compris. On attendait de lui des décisions fortes, rigoureuses pour rassurer les populations pour que les gens sachent que quand même le président a parlé au lieu de rester à condamner. Il n’a fait que demander aux populations de surseoir aux marches et manifestations. Ça, ce n’est pas un message qu’on doit adresser à une nation. Il faut qu’il se réveille parce que jusqu’à présent, il dort. La décision forte pour moi, c’est d’abord commencer à faire un bon nettoyage au niveau de l’armée. Trouver un bon ministre de la Défense, car celui qui est là aujourd’hui n’est pas l’homme de la situation. Comme disait feu Salifou Diallo, « il faut que nos gouvernants aient l’audace et beaucoup d’imaginations si non ils n’auront pas les mêmes chances que Blaise Compaoré», « Un citoyen sous anonymat »

Mohamed Roland YO/ Stagiaire

Casimir Seyram KAVEGUE