Drame de Perkoa : Les 350 employés au chômage

Depuis le 16 avril 2022, date l’inondation survenue dans la mine de zinc de Perkoa, c’est le cauchemar pour les travailleurs de cette mine. Il faudrait désormais parlez même plutôt parler d’ex-travailleurs de la mine de Perkoa.

En effet, dans un communiqué daté du 6 octobre 2022, Trevali, la maison mère de la mine de zinc de Perkoa a annoncé qu’elle «a déposé une demande de liquidation auprès du Tribunal judiciaire de commerce du Burkina Faso». Il faut noter que Trevali détient 90% du capital de la mine de zinc de Perkoa. Et la liquidation demandée par Trevali concerne donc les 90% du capital de la mine de Nantou Mining située à Perkoa. En clair, cela signifie que les 350 personnes qui y travaillaient vont perdre leur emploi, sauf si un repreneur se signalait pour renflouer cette mine en capitaux afin de permettre la reprise des activités. Mais, cette lueur d’espoir reste mince.

«Un liquidateur devrait être nommé par le Tribunal dans les prochains jours, et ce liquidateur assumera la responsabilité de la gestion des affaires de Nantou Mining. Lors de sa nomination, le liquidateur accomplira ou exercera, le cas échéant, tous les actes, droits et obligations de Nantou Mining, et sera tenu d’accomplir tous les actes nécessaires à la préservation des droits de Nantou Mining contre ses débiteurs et créancier», peut-on lire dans le communiqué de Trevali. Selon une source au niveau du Tribunal de commerce de Ouagadougou, les avocats de Nantou Mining ont déjà entamé la démarche et un syndic sera nommé et qui aura la tâche de réaliser l’actif et d’apurer le passif. C’est la procédure vers le «dépôt de bilan» de la société. Cette procédure est enclenchée lorsqu’une société rencontre des difficultés pour faire face à ses créances sans aucune possibilité de se relancer, comme semble être le cas de Nantou Mining. Suite aux dépenses liées au pompage des eaux pour retrouver les corps des 8 mineurs, la société a un grand besoin de financement pour pouvoir redémarrer les opérations. Même si elle prétexte que «l’incertitude géopolitique persistante au Burkina Faso, y compris le coup d’État effectué le 30 septembre 2022, a empêché Nantou Mining de redémarrer les opérations de la mine Perkoa à ce moment-là, ou de poursuivre efficacement ses activités ou de respecter ses obligations à leur échéance». Quoi qu’il en soit, environ 350 emplois sont compromis. La société annonce qu’ils seront licenciés et promet le règlement de leurs droits. Pour ce qui est du volet, Nantou Mining promet des travaux de réhabilitation et de remise en état de l’environnement avec les ressources versées dans le fonds prévu à cet effet par le Code de l’environnement.

Aly KONATE

alykonat@yahoo.fr