C’est fait, Eddie Komboïgo, le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a pris officiellement fonction. Il a été installé Chef de file de l’opposition politique le 05 mars 2021 par le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé en présence des présidents et représentants des partis de la majorité et de l’opposition.
Cette cérémonie d’installation qui a eu lieu en présence de l’ancien président du CFOP, Zéphirin Diabré est la toute première du genre dans l’histoire du Burkina selon le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé. Pour lui, cela montre que la démocratie burkinabè a mûri, que les esprits ont changé et que la politique n’est pas de l’inimitié. Pour sa part, le nouveau chef de file de l’opposition, Eddie Komboïgo dans son discours a rendu hommage à son prédécesseur, Zéphirin Diabré pour le visage républicain qu’il a donné à l’institution. Il est également revenu sur les failles relevées lors du double scrutin du 22 novembre dernier parmi lesquelles le non-respect de la cartographie, l’ouverture tardive de certains bureaux de vote. Selon lui, si le Code électoral avait été appliqué à la lettre, s’il y avait la compilation manuelle qui coïncidait avec la compilation électronique et que ces deux feuillets par circonscription donnaient les mêmes résultats, il n’y aurait jamais de critique. Il a fait savoir que malgré ces manquements, l’opposition politique dans le souci de préserver la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso a décidé dans l’accord politique d’accepter les résultats comme tels. Par rapport au départ de certains du CFOP, le nouveau chef de file a laissé entendre : «vous pensez que nous sommes une coquille vide ? Notre parti est le premier parti du Burkina… nous ne pensons pas que 25 députés donnés soient la réalité, nous connaissons la vérité, ils connaissent la vérité. Nous savons ce que le peuple veut et nous travaillons pour l’intérêt supérieur de la Nation. Nous ne pensons pas que l’opposition est une coquille vide. Beaucoup de structures et d’institutions nous font confiance». Toutefois, Eddie Komboïgo prévient : «nous tirons leçon de ce qui s’est passé que ce soit dans l’organisation de l’opposition et autres. Il faut que nos institutions judiciaires soient à la hauteur et aient le courage de dire la vérité des urnes parce que si on continue comme cela, on sera dans les rues et ce n’est pas pour préserver la paix. Nous avons transcendé cette fois-ci, mais ce n’est pas évident que plus tard ceux qui sont des acteurs politiques transcendent comme nous. La manière de transcender, c’est de dire la vérité et la vérité des urnes pour amener les uns et les autres à accepter la vérité». Cependant, il a rappelé que son parti reste sur sa position. «Que ce soit sur la recherche de la paix, que ce soit sur la réconciliation nationale, ou de la relance économique, nous avons toujours fait des propositions constructives. Comme vous l’avez remarqué, pour la recherche de la paix, un gouvernement qui se disait qu’il ne négociera jamais, a fini par aller vers des solutions diplomatiques, négociées. Je pense que c’est intelligent et courageux. Ce qui importe pour nous, c’est la paix dans ce pays, parce que sans ça, nous ne pourrons pas relancer notre économie et sans relance de l’économie, nous n’aurons pas de revenus pour nos braves populations», conclut-il.
Aïcha TRAORE