Elle conte son passé pour sauver sa nièce

Linda surveille sa nièce comme de l’huile sur du feu. Elle ne souhaite pas qu’elle mène une vie de vagabonde comme elle-même l’a faite. Face à la rigueur de Linda sa tante maternelle, Flore finit par se rebeller. Elle n’en pouvait plus. Pour sortir de la “prison” à elle imposée par sa tante, Flore se confie à une autre tante, sœur cadette de Linda. Respectée pour sa richesse, cette dernière est la personne la plus écoutée de la famille. Elle rencontre Linda au sujet de Flore. Les deux ont d’abord échangé avant d’associer Flore à la rencontre. Devant sa sœur cadette, Flore a promis de revoir sa rigueur à l’égard de Linda. La nuit tombée, Linda rencontre de nouveau sa nièce. Elle lui fait le récit de sa vie, sans occulter un détail.

“Flore, à ton âge, je n’avais pas d’oreilles pour écouter les conseils de mes parents. Tout membre ou ami de la famille qui essayait de me parler de mon comportement, était pour moi un ennemi. Face aux multiples reproches de ton grand père, mon papa, j’ai quitté le domicile familial. J’ai déménagé dans une villa offerte par un directeur général d’une société. Presque chaque week-end, lui et moi partions dans un pays de la sous région. Il me donnait tout. J’ai roulé toutes les nouvelles marques de motos mises sur le marché par SIFA (Société industrielle du Faso, chargée du montage des cycles). Il était près à faire de moi sa seconde épouse. J’ai refusé sa proposition.  Moi coépouse d’une autre femme ? Non ! Je me suis contenté de son argent et des passe-temps avec lui. Un autre monsieur que j’ai d’ailleurs connu grâce au directeur général, m’a séduite. J’ai donc cheminé avec lui. Avec ce dernier, j’ai fait au moins 4 avortements. La 4ème fois, j’ai failli mourir. Tellement qu’il tenait à faire un enfant avec moi, ce dernier finit par m’abandonner. J’ai rejoint une amie qui vivait à Sikasso-cira. Chaque soir, nous  sortions nous prostituées. Malheureusement pour nous, le SIDA est venu tout gâter. Nos clients se sont raréfiés. C’est ainsi que je me suis retrouvée à Houndé, où vivait un de mes fidèles clients. Très humain, le monsieur m’a aidé à ouvrir un restaurant. Malgré mon âge avancé, j’ai abandonné la restauration pour me retrouver sur le site d’orpaillage. Là-bas aussi, je ne pouvais pas tenir. Les clients préfèrent les jeunes. Aujourd’hui, je m’en veux à mourir. Si j’avais écouté les conseils, je ne serai pas dans cette situation. Comprends pourquoi….”. Le récit de Linda est interrompu par une fillette venue acheter du charbon de bois. Elle dit à Flore de la servir et de fermer la porte. Car, il se faisait tard et Linda tenait à tout conter à sa nièce.

Quand Flore finit de servir la cliente et fermer la porte, elle revient trouver sa tante en pleures. Elle tente de la calmer en vain. Flore finit par laisser couler des larmes aussi. C’est Linda qui l’a calmée par des mots rassurants. “Cesses tes larmes. Mon objectif n’était pas de te faire pleurer, mais plutôt, que tu saches pourquoi je ne veux pas que tu gâches ta vie comme moi ». Flore s’est agenouillée demander pardon. Et depuis ce jour, elle a compris que la rigueur de sa tante n’était pas de trop.

Souro DAO

daosouro@yahoo.fr

 

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