Fadouga, l’enfant béni

Fadouga a reconstruit la cour familiale. Son père, sa mère et sa marâtre ont tous eu des maisons en matériaux définitifs. L’électricité et l’eau de la famille sont désormais à la charge de Fadouga. Sans oublier les repas. Dernier-né d’une famille polygame, Fadouga est aujourd’hui la source vitale des siens. Pourtant, il a connu une enfance pénible à cause de la maltraitance dont sa mère a été victime.

Zara est la première épouse du foyer. Malheureusement, elle n’a pas eu d’enfant après des années de mariage. Traitée de tous les noms d’oiseaux par sa belle famille, Zara encourage son époux à se marier à une deuxième femme. D’ailleurs, c’était également le souhait des parents de son mari. Ce dernier finit par épouser une seconde épouse. En moins d’un an, cette dernière donne naissance  à un garçon. Le cercle de la famille s’est agrandi. Bien qu’elle soit traitée de sorcière et de femme stérile, Zara prenait soin de cet enfant comme s’il était sorti de ses entrailles. Ses beaux-parents qui ne voulaient pas la sentir, ont tout fait, pour l’éloigner et de l’enfant et de sa coépouse. Ses belles-sœurs travaillaient même à la renvoyer de la famille. C’est pendant cette dure épreuve que bon Dieu a songé à Zara. Elle tombe enfin enceinte. Plus tard elle donne naissance à un garçon. Zara qui est délaissée avec son enfant, va lui donner le prénom Fadouga. Littéralement, ce nom signifie en malinké, “Force ou Bénédiction paternelle’’.

Fadouga est maltraité à l’image de sa mère. Pendant ce temps, les enfants de sa marâtre sont aux bons soins de son père. Fadouga grandit dans ces conditions. Il est inscrit à l’école grâce à son oncle maternel. Retenez que le père biologique de Fadouga était presqu’à la charge de sa grande famille. Il n’avait donc pas pouvoir de décisions. A l’école, Fadouga fait un parcours scolaire sans faute. En année de maitrise à l’université, il sort lauréat d’un concours organisé par la CEDEAO. Ledit concours le révèle à des acteurs de son domaine d’études. C’est ainsi qu’il intègre une grande société sous-régionale. Inutile de vous dire qu’il bénéficie d’un gros scalaire. Ignorés hier, Zara et son fils sont aujourd’hui adulés par leur entourage. Comme quoi, tant qu’il y a la vie, il ne faut jamais baisser les bras. N’oublions pas ! “Tous les arbres de la forêt ne produisent pas à la même saison”, pour citer l’artiste musicien Black Son Man.

Souro DAO/daosouro@yahoo.fr

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