Fait de chez nous : Il implore les fétiches du village contre les habitants (fin)

Les sages du village Flasso se retrouvent sous l’arbre à palabre pour une concertation devant aboutir à des solutions pour une situation normale dans la bourgade. Au cours de cette retrouvaille, il y a eu des échauffourées entre ces derniers qui pourtant, sont venus pour rechercher de la quiétude. Tout cela sous l’effet des manigances du vieux Dossoun qui a souhaité voir les habitants s’entredéchirer, simplement à cause de sa méchanceté.

Finalement, il ressort dans les polémiques qu’un fétiche du village est en colère et c’est la raison du tohubohu que vivent les paisibles populations. De bouche à oreille, on apprend que le vieux Dossoun a été aperçu sur le site sacré la dernière fois où une fumée s’en dégageait. Séance tenante, une délégation se déporte sur les lieux pour une constatation qui trouve des traces douteuses au pied du fétiche.

Le lendemain du bonheur, des jeunes désignés sont allés chercher Dossoun dans son champ pour le ramener au village afin qu’il s’explique. Personne ne veut se faire conter cette rencontre avec le vieux Dossoun, d’où la place publique grouille de curieux. Sans détour ni contour, il avoue tout ce qu’il a fait sur le site sacré. «Un gros village comme ça ne peut pas rester aussi calme ; tout est mou, c’est pourquoi j’ai demandé au fétiche de chauffer un peu le village. Oui, c’est moi Dossoun qui ai fait ça», s’est-il défendu devant les habitants du village.

Dès cette annonce, les murmures fusent de chaque côté. Mais malheureusement pour les uns, Dossoun est issu d’une grande famille au sein de laquelle se trouvent des personnes ressources et influentes du village. N’eut été cela, il devait subir une grande humiliation. Maintenant, il faut faire des réparations coutumières afin de calmer le fétiche pour retrouver la sérénité d’antan dans le village. Les parents du faux-type sont appelés à prendre en charge toutes les dépenses à cet effet. Il faut des caprins, des cabris, des poulets sans oublier des canaris de dolo et plusieurs autres sacrifices. Pour clore, le vieux Dossoun doit recevoir 100 coups de fouet d’un masque spécial, mais compte tenu de son âge et de son mental, il est épargné de cette sanction que ses parents doivent rembourser autrement. C’est pourquoi si on se réfère à un proverbe de Michele Camposeo qui dit : « Un véritable pauvre n’est pas celui qui est privé de biens matériels, mais c’est celui qui est privé d’amour », on se rend à l’évidence que Dossoun malgré sa méchanceté, n’a pas été lâché par les siens.

Sinon, peut être qu’il serait guéri de sa folie à cause du préjudice qu’il a causé aux habitants de son village, tellement les populations sont remontées contre lui. A la fin des abnégations officiées par les sages du village, un souffle nouveau est revenu et la vie est devenue normale comme avant. Les uns et les autres ont abandonné leurs rancœurs pour effacer les antécédents afin que le vivre-ensemble soit une réalité. Soyons utiles pour la communauté et non être craints par la société.

Siaka SANON

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