Moussa et Salif sont deux voisins. Ils habitent tous à Sabaribougou, dans une zone non-lotie. Moussa a sa concession construite en banco par manque de moyens. Son voisin, Salif a la sienne bâtie en matériaux définitifs. Moussa a moins de chance que son voisin. Après chaque saison des pluies, il est obligé de tout reconstruire, car les pluies détruisent sa maison.
Chaque début de saison pluvieuse constituait une menace pour lui. Les saisons arrivent et passent et se ressemblent. Moussa ne fait que construire et reconstruire à tel point qu’il avait fini par s’habituer. Et pour ça il était connu de tout le quartier. Certains l’ont même surnommé le « malheureux Moussa ». Salif, le voisin direct, n’a pas de problème. Tout ce qu’il sait, c’est que sa maison est en dur, donc pas la peine de s’inquiéter.
Mais une chose est sure, « Quelle que soit la qualité d’une maison, plus le temps passe, plus sa durée de vie se réduit, surtout dans une zone non-lotie ». Chose que Salif ignorait. Le temps passait et la situation demeurait la même chez le malheureux Moussa. Mais la roue tourne, ça n’arrive pas qu’aux autres, a-t-on l’habitude de dire. Cette année la saison des pluies s’annonce à nouveau.
Salif à le regard tourné vers Moussa comme les années précédentes. Mardi dernier dans la matinée, pendant qu’il pleuvait Salif était toujours couché. Entre temps, il entend un bruit. « Bloum ! ». Il rigole et dit à sa femme : « bôgôbara be na voisin la-bô gnina », pour dire que « Les travaux de construction vont suffire le voisin cette année ».
Et entre temps, il constate depuis son lit qu’un vent frais et inhabituel le souffle. Salif se lève pour sortir découvrir le malheur de son voisin Moussa, comme chaque année. À sa grande surprise, toute une partie de son salon est à terre. Ce n’est donc pas chez le voisin Moussa, mais chez lui. La tendance a changé cette année.
Nous devons savoir que rien de ce que nous sommes ou vivons n’est éternel sur cette terre. Il faut éviter de se moquer du malheur des autres, si toute fois nous ne pouvons pas les aider.
Serge Paulin SANON/ Stagiaire