Une dame a tenté de se donner la mort à l’aide de la « mort aux rats » dans un quartier de Bobo-Dioulasso. L’acte intervient juste après que cette dernière ait appris que son mari veut épouser une seconde femme.
Mariée il y a une quinzaine d’années, elle est mère de deux enfants. Tout allait bien d’autant plus qu’elle vivait heureuse et en complicité avec son mari et ses enfants. A première vue, elle vivait l’amour parfait, le rêve de plusieurs femmes. Elle, c’est Fatimata (nom d’emprunt). Elle, qui constatera vite la fin de ‘‘son conte de fée’’. En effet c’est le désenchantement total le jour où Fatimata apprend dans les coulisses que son mari veut prendre une deuxième femme. Fatimata aura donc une coépouse. Elle n’y croit pas, elle attend une confirmation, tout en espérant que ce ne soient que des rumeurs. Des jours passèrent. A l’approche du mariage, son mari prend langue avec elle.
A l’issue de ce tête-à-tête, c’est confirmé. Les larmes plein les yeux, Fatimata apprend par son mari qu’elle aura une coépouse. Chose qu’elle ne digère pas. Depuis ce jour, le comportement de la dame a complètement changé. Elle commence à désobéir à son mari sur tous les plans. Toute chose qui n’était pas dans ses habitudes. Le procédé ne porte pas fruit apparemment. Le mari lui, veut toujours sa deuxième femme. Un beau jour, elle affirme à son époux, qu’elle ne pourra pas supporter une coépouse dans le foyer. ‘‘Je vais mettre fin à ma vie au lieu de rester dans un foyer polygame. Je ne suis pas d’accord’’, poursuit-elle. Elle plaisante sûrement, se dit son mari. Pourtant elle était vraiment sérieuse dans ses propos. C’est dans cette lancée qu’elle se rend dans une boutique du quartier et se procure de la « mort aux rats ». Juste qu’elle est arrivée dans la cour, elle dilue le poison dans de l’eau et la boit.
Quelques temps après et à la vue des premiers effets secondaires, ses voisins lui ont apporté du citron, du tamarin et autres produits pour calmer les effets de la potion mortelle, avant de la transporter dans le centre de santé le plus proche. Elle est placée sous perfusion. Elle se rétablira au bout de quelques jours. L’acte a suscité beaucoup de réactions, notamment de la panique au sein de la famille. Après, des personnes âgées du quartier tentent de réconcilier les deux, mais les tentatives restent vaines. Et Fatima rejoindra sa famille, tout cela pour certainement dissuader son époux à prendre une deuxième femme. La dame croyait avoir trouvé la bonne formule, mais cela n’a pas résolu le problème. Le monsieur a finalement marié sa deuxième femme.
Ben Alassane DAO