FESPACO 2023 : Malgré tout, l’Etalon de Yennenga a MIGRÉ en Tunisie

C’est fini pour la 28ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. Dont les portes ont été refermées ce samedi 4 mars avec le sacre du Tunisien Youssef Chebbi. Après donc La Femme du fossoyeur du Somalien Khadar Ayderus Ahmed, L’Etalon de Yennenga a préféré migrer, malgré tout, en Tunisie avec Ashkal. Ce qui a fait dire à un observateur que le Fespaco est l’une des plus grandes tribunes de professionnalisme et de transparence dont beaucoup de pays, d’institutions et même de gouvernements peuvent s’inspirer. Apolline Traoré que beaucoup d’observateurs (sans doute peu professionnels dans le domaine du cinéma) attendaient à la première place, va se contenter de la deuxième place avec L’Etalon d’Argent. Ce qui la rapproche certainement de L’Etalon de Yennenga qu’elle ambitionne de remporter.

« Cinémas d’Afrique et culture de la paix », c’est sous ce thème d’actualité que s’est tenue cette édition avec le Mali comme pays invité d’honneur. Et qui, de ce fait, a contribué énormément à l’organisation et à la réussite de l’édition. La présence de pays amis comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Tchad est venue confirmer le rôle panafricain du Festival. Ce qui a aussi consisté à renforcer le thème dans la recherche de la cohésion et de la paix sur le continent. A dire donc que le pari est gagné et le défi relevé.

Mais, comme l’a si bien dit un participant à ce Festival, le Fespaco ne doit pas s’arrêter à l’organisation d’une édition. Autrement dit, les cinéastes africains dont le rôle est capital dans la conscientisation des peuples et le changement de comportement doivent désormais jouer pleinement leur part de contribution. Car, le renouveau auquel aspirent les peuples africains doit être compris par eux et mis en scène et diffusé tant en Afrique qu’à travers le monde. Les grandes nations du monde (les Etats-Unis, la Chine, la France…) ont eu leur cinéma qui a énormément contribué à la réalisation de leurs rêves. Si l’Afrique a eu un rêve, il appartient aux cinéastes, dans le rôle qui est le leur, de travailler à faire aboutir ce rêve-là.

En plus de la paix et de la sécurité dont ils rêvent, les peuples africains rêvent surtout de développement, de prospérité dans un environnement propre à eux, débarrassé de toute influence extérieure. Car, la réalité du terrain montre que c’est parce que l’Afrique n’a pas toujours su valoriser ses propres valeurs de développement endogène, de solidarité et de fraternité qu’elle est à traine. C’est parce que les peuples africains ont toujours été sous l’influence des cultures extérieures qu’ils ont perdu leurs valeurs propres à eux. C’est le cas par exemple des démocraties occidentales qui ont contribué à désorganiser les sociétés africaines qui avaient avant elles, des types d’organisations bien solides et qui contribuaient à cultiver et à consolider la paix et le vivre-ensemble. Le Fespaco est venu nous rappeler que tout cela est possible, à la seule condition de le vouloir et de travailler réellement pour cela.

Dabaoué Audrianne KANI

 

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