Festival International du Cinéma Africain de Kourigha : Le réalisateur Drissa Touré distingué au Maroc

 

Lors du Festival International du Cinéma Africain de Kourigha, qui s’est tenu du 6 au 13 mai 2023 au Maroc, Drissa Touré reçoit un trophée de reconnaissance pour la réalisation de son film dénommé ‘’Haramuya’’. Nous l’avons reçu dans les locaux du journal dans la matinée du 22 mai avec son prime en main.

À chaque édition du Festival International du Cinéma Africain de Kourigha un hommage est toujours rendu à un cinéaste africain ayant marqué l’histoire du cinéma mondial. À cette 23e édition l’hommage a été rendu à Drissa Touré, un cinéaste et réalisateur burkinabè résidant à Bobo-Dioulasso. Né le 24 octobre 1952, Drissa Touré était chauffeur à l’Organisation régionale de développement (ORD) dans la Bougouriba. À l’époque, inspiré par le conflit entre les moyens modernes de ravitaillement d’eau et le respect des valeurs traditionnelles, il réalise son premier film ‘’Nasabule’’ qui signifie ‘’le nouveau puits ou la nouvelle route’’ en 1984.

En 1992, il réalise son premier long métrage ‘’Laada’’ suivi du film ‘’Haramuya’’ réalisé en 1994 qui lui vaut le prix de reconnaissance à l’issue de cette 23e édition du Festival International du Cinéma Africain de Kourigha. Haramuya qui signifie ‘’Proscription‘’, fait le portrait de la ville prise dans les pièges du modernisme et de la tradition. En réalisant Haramuya, « je voulais inventer une nouvelle écriture du cinéma parce que c’est la ville qui s’est emparée de la vie de ses habitants dans les villages et qui a fait éclater les familles en mosaïque ». Pour ce faire, « j’ai écrit en cercle, quand j’ai fini d’écrire, j’ai même réalisé. Quand j’ai réalisé on ne pouvait pas procéder au montage car dans aucune école de cinéma on n’apprend cela », nous renseigne-t-il. Ajoutant que « j’étais obligé alors de me rendre en France pour le montage de Haramuya.

C’est grâce à Caïnan Atia que le montage a été fait ». Drissa Touré, malgré son âge, compte toujours continuer sa carrière. « Comme Sembène Ousmane le disait, le bon vin est toujours vieux et cher.  Donc en tant qu’ancien, les films que je vais réaliser maintenant seront des films d’expérience en court et en long métrage », soutient-il.

Valentine Yéli KAM

Norrockom Edwige KAM/Stagiaires