Fête de la tabaski : On sera encore mélangé avec les moutons dans la ville

La fête de la tabaski sera célébrée le 28 juin 2023 à Bobo-Dioulasso, comme dans les autres contrées du Burkina Faso. Cette fête commémore la force de la foi d’Ibrahim (Abraham dans la tradition judéo-chrétienne) à son Dieu, symbolisée par l’épisode où il accepte de sacrifier, sur l’ordre de Dieu, son fils. Dans la tradition judéo-chrétienne, cet épisode est appelé ligature d’Isaac, car le fils à sacrifier s’appelle Isaac. Après son acceptation de l’ordre divin, Dieu envoie l’archange Gabriel (Jibrīl) qui, au dernier moment, substitue à l’enfant un mouton qui servira d’offrande sacrificielle. En souvenir de cette dévotion d’Ibrahim à son Dieu, les familles musulmanes sacrifient un animal (le mouton qui a six mois ou la chèvre qui a deux ans ou le bovin de deux ans et qui est entré dans la troisième année lunaire ou le chameau qui a complété cinq ans) selon les règles en vigueur. A deux semaines de la fête de tabaski de l’an 2023, tout comme les années antérieures, nous constatons l’implantation des marchés à bétail spontanés et des vendeurs ambulants qui sillonnent les artères de la ville de Bobo-Dioulasso, avec des petits ruminants au détriment du marché a bétail officiel. En plus du bétail, des points de ventes de volaille également verront certainement le jour. Si à Ouagadougou des actions sont menées pour interdire (allant jusqu’à la saisie des animaux par la police municipale), ces pratiques qui encombrent la ville et pouvant être source de trouble à l’ordre publique, à Bobo-Dioulasso chacun y va comme bon lui semble. Car la municipalité se contente seulement de produire un communiqué en indiquant des sites retenus pour la vente des animaux à l’occasion de la fête. Le sort des contrevenants ? Pratiquement rien, pour ne pas dire absolument rien. Espérons que cette année, le président de la délégation spéciale de la commune de Bobo-Dioulasso, Adama Bidiga, par ailleurs Haut-commissaire de la province du Houet, prendra des mesures adéquates pour que nous ne soyons pas mélangés une fois de plus avec moutons et poules dans les artères de la Ville.

Aymeric KANI