L’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), en partenariat avec le gouvernement du Burkina Faso, a organisé, du 24 au 26 octobre 2024 à Ouagadougou, une conférence internationale sur la promotion des dessins et modèles industriels dans ses états membres. Elle s’est tenue en marge de la 17ème édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) qui se tient du 25 octobre au 3 novembre 2024.
Les Dessins et modèles industriels (DMI) renvoient aux produits de l’artisanat, au design ou la création et la production des objets à partir de divers matériaux tels que le plastique, le tissu, le bois, le rotin, le cuir avec des couleurs et des formes agréables à voir. Le Dessin et modèle industriel concerne l’aspect esthétique et ornemental de ces objets produits qu’ils soient issus de l’industrie ou de l’artisanat. Il concerne des domaines variés comme les articles d’habillement, les structures architecturales, le packaging, les emballages, les symboles graphiques et logos, les motifs décoratifs. Selon le président du Conseil d’administration de l’OAPI, Thierry Patrick Akoloza, la propriété intellectuelle, notamment les dessins et modèles en tant qu’instruments marketing, est d’un apport inestimable qui doit être encouragé pour permettre aux Etats membres de tirer profit des avantages compétitifs dont ils disposent. L’espace de l’OAPI compte à ce jour 17 Etats membres, présente un vaste potentiel de créativité et d’innovation dans le domaine des dessins et modèles notamment dans la mode, l’artisanat, la bijouterie, le textile, les articles ménagers et l’ameublement, a-t-il fait savoir. Malgré cet héritage, la protection de ces créations n’est pas à la hauteur du potentiel.
Dépôt de dessins et modèles industriels reste relativement faible
Le nombre de dépôts de dessins et modèles industriels reste relativement faible, avec un ratio de moins de 25 demandes par pays. Le Maroc a enregistré 4800 en 2023. Le Directeur général de l’OAPI, Denis Bohossou, a expliqué qu’au cours des dernières années, une dynamique encourageante de protection des dessins et modèles industriels a été observée au sein des Etats membres de l’OAPI, mais beaucoup reste à faire au regard du potentiel et des créations qui sont énormes. C’est donc dans le but d’emmener les industriels et les artisans à avoir la culture de protéger leurs ouvres que s’est tenue cette rencontre. L’objectif est de sensibiliser les acteurs du secteur de l’artisanat sur les opportunités offertes par les marchés nationaux, régionaux et internationaux ; former les designers et artisans sur les mécanismes de protection et de valorisation de l’artisanat africain et élaborer une stratégie régionale de promotion des DMI pour les États membres de I’OAPI. « Dessins et Modèles Industriels et artisanat », c’est autour de ce thème qu’ont eu lieu les échanges. Cadre d’échanges et de réflexions sur les défis et opportunités liés à la protection et à la promotion de l’artisanat africain et du design des objets artisanaux et industriels, cette conférence vise à mettre en lumière le rôle crucial de la propriété intellectuelle dans le développement du secteur de l’artisanat en Afrique.
Une nouvelle occasion de réaffirmer l’importance de la propriété intellectuelle…
Ainsi, cette conférence a été marquée par des communications et panels, d’une journée dédiée à la propriété intellectuelle avec un atelier de formation pour les jeunes entrepreneurs et créateurs et d’une exposition mettant en valeur les créations artisanales protégées à l’OAPI au titre des DMI. Cette rencontre selon le PCA de l’OAPI, représente une nouvelle occasion non seulement de réaffirmer l’importance de la propriété intellectuelle dans l’économie du monde et en particulier celle de l’espace OAPI, mais aussi et surtout de tracer de nouveaux sillons notamment la valorisation des produits de l’artisanat africain. Cette rencontre a été saluée par le ministre d’Etat, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo, représentant le chef du gouvernement Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla. Parce qu’elle permettra d’asseoir une stratégie pour accroître la valeur ajoutée de ces activités économiques et en faire des leviers de développement. Pour lui, en protégeant l’innovation et en encourageant la créativité, l’on favorise un environnement où les entreprises peuvent prospérer et contribuer à un développement durable. Cette rencontre a regroupé les ministres en charge de la propriété industrielle des Etats membres de l’OAPI ; des représentants des chambres des métiers et de commerce ; des créateurs, stylistes et designers africains ; des acteurs clés de l’industrie du textile et de la mode.
Aïcha TRAORE