Débuté le 14 Octobre dernier, les experts auditeurs ont rendu le bilan de leur travail sur le fichier électoral ce 21 Octobre 2020 au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à Ouagadougou. C’était en présence du président de la CENI, des représentants d’institutions internationales, de la société civile ainsi que des acteurs politique.
Pour le représentant des relations avec les experts, Cyril Kulemovic, la restitution de cet audit indépendant vise à renforcer la confiance en la qualité du fichier. Au regard des résultats, de leurs analyses, il ressort que le fichier électoral du Burkina Faso présente aussi bien des forces que des faiblesses. Mais d’une manière générale, il permet la tenue d’élections transparentes. En termes d’acquis, on note que 2.377.601 personnes ont été enrôlées du 1er Janvier au 1 Juillet 2020, le doublonnage de 1.425.725 personnes identifiées et supprimées de la base de données de 2012 à 2020. Aussi, ces opérations ont permis de garantir le caractère inclusif du fichier électoral burkinabè avec à la clé 6.490.926 d’électeurs. Malgré la crise sécuritaire et sanitaire que traverse le pays, la CENI a permis aux électeurs de 329 communes et de 7694 villages de participer à l’enrôlement, ainsi que l’inscription des Burkinabés de l’extérieur. Cependant, le fichier électoral connait des insuffisances. Cyril Kulemovic déplore que le cadre juridique burkinabè ne permette pas à la CENI de constituer son fichier électoral à travers des révisions annuelles et exceptionnelles. À cela s’ajoute l’accumulation non maitrisée des électeurs décédés, estimés entre 280.000 et 320.000 personnes, la sous représentativité chronique des jeunes et des femmes depuis 2014, le manque de système de conservation numérique. En termes de recommandations, les experts indépendants en ont soumis au gouvernement avec l’intégration dans le code électoral la possibilité à la CENI de conduire une refonte du fichier au moins tous les 10 ans. La mise en place d’un système d’état civil efficient et d’identification unique, envisager de recourir à la carte nationale d’identité comme pièce valant carte d’électeur, ainsi que sa gratuité. Quant à la CENI, les experts suggère d’engager une étude au sorti du scrutin sur les moyens de mobiliser la jeunesse et les femmes, envisager un enrôlement concerté entre ONI et CENI, supprimer les stocks de cartes d’électeurs des révisions antérieures, renforcer le budget de la direction informatique aussi vérifier dans le fichier les 222 cartes enregistrées avec des numéros non affectés.
Awa Cécile BANGARE (stagiaire)