Fistules obstétricales : Des femmes prises en charge gratuitement à Souro Sanou

Une vingtaine de femmes fistuleuses sont prises en charge gratuitement au CHUSS de Bobo-Dioulasso, avec la collaboration de l’ONG ARENA. C’est le premier volet d’une campagne de traitement chirurgical pour venir en aide aux victimes de ce fléau handicapant et désocialisant pour la femme. Un mal considéré honteux et qui pourtant se soigne bien de nos jours, selon les spécialistes.

Selon les organisateurs, c’est dans le cadre de la reprise des activités chirurgicales du bloc opératoire et en vue de renforcer la prise en charge des fistules obstétricales que cette campagne de traitement chirurgical des fistules a été initiée. Elle durera du 17 au 21 mais 2021. Elle s’effectue en collaboration avec l’Association Renaissance/Burkina, une ONG active dans la lutte contre les fistules obstétricales et basée à Ouagadougou, sous la direction du Dr Itengré Ouédraogo, chirurgien et expert de la chirurgie de la fistule.

La campagne bénéficie de l’appui de la Direction du CHUSS et constitue une première en matière de réparation des fistules obstétricales au sein du service d’urologie. 20 patientes porteuses de fistule obstétricale urogénitale seront prises en charge au cours de la campagne.

La fistule obstétricale est une infirmité dévastatrice qui touche les femmes des pays en développement dont le Burkina Faso. Elle intervient suite à une grossesse dite « dystocique » sans recours aux soins obstétricaux d’urgence. Elle s’explique par l’apparition d’une communication anormale entre le vagin et la vessie (fistule vésico-vaginale) ou entre le vagin et le rectum (fistule vésico-rectale). Dans certains cas, c’est la combinaison des deux.

Selon le Professeur Adama Ouattara, chef du service urologie du CHUSS de Bobo-Dioulasso, cette maladie résulte d’une complication de l’accouchement qui n’a pas été bien gérée. « Elle se traduit par un écoulement anormal de l’urine par le vagin. C’est une affection grave, très handicapante et souvent source d’exclusion sociale de la femme. Ce sont habituellement des femmes jeunes qui ont ce handicap après un accouchement qui n’a pas été bien pris en charge », précise-t-il.  Cette affection handicapante pour la femme a pratiquement été éliminée dans les pays développée, mais elle continue de sévir dans nombre de pays africains au Sud du Sahara. La maladie peut pourtant être prévenue et dans la plupart des cas, peut être réparée chirurgicalement.

Des centaines de femmes fistuleuses sont en attente d’être opérées au Burkina Faso. Et le service d’urologie du CHUSS de Bobo-Dioulasso se présente comme l’un des pionniers de la chirurgie de la fistule au Burkina Faso. Il reçoit annuellement une centaine de femmes porteuses de fistules, mais seulement une infime partie sont opérées.

Le nombre important de femmes en attente est due d’une part à la fermeture du bloc opératoire pendant une longue période et aux difficultés de réalisations des bilans préopératoires et l’acquisition de certains consommables par les patientes quand bien même que la prise en charge soit gratuite. Le Docteur Itengré Ouédraogo, responsable de ARENA (Association Renaissance Burkina Faso) explique à ce propos l’engament de sa structure. « Nous savons que le plus souvent, l’accès à ce type de soins est compliqué pour ces femmes qui vivent généralement dans un contexte de difficultés sociales et économiques.

Notre motivation en collaborant avec le CHUSS à travers cette campagne, c’est principalement d’aider à accroitre l’accès aux soins pour ces femmes. Nous avons le privilège de bien connaitre le CHUSS qui est un pionnier en matière de soins et le Pr Ouattara pour qui nous avons beaucoup de respect. C’est quelqu’un qui a un cœur pour ces femmes qui souffrent de fistule et qui a une vision de formation de professionnels pour la prise en charge », déclare Dr Ouédraogo. D’où l’appui apporté à l’équipe du Pr Ouattara pour opérer ces 20 femmes au cours de cette campagne favorablement accueillie par les premiers responsables de l’Hôpital Souro Sanou.

Sibiri SANOU

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