Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’ADF/RDA : “Roch sait qu’il a perdu le Nord”

La campagne déguisée, c’est ce que font les ministres avec les comptes rendus du PNDES en ce moment alors que depuis cinq ans ils auraient pu le faire. C’est bien une campagne déguisée dans la mesure où les partis politiques ne peuvent pas mener d’activités qui sont couvertes alors qu’en ce moment même, le président lui-même qui est candidat à sa propre succession et les membres du gouvernement qui sont des candidats aux élections législatives, passent le temps à occuper les médias, soit disant qu’ils sont en train de faire le bilan du PNDES. C’est cela la campagne déguisée, l’esprit de la loi, c’était justement d’interdire que pendant les trois derniers mois, on ne puisse pas faire d’inauguration, qu’on ne puisse pas mener un certain nombre d’activités sous le prétexte qu’on s’occupe de faire son travail alors qu’on est en campagne déguisée.

Gilbert Nöel Ouédraogo, président de l’ADF/RDA

Pour le Président du Faso, je ne dirai pas que c’est une campagne déguisée mais plutôt une campagne ouverte. Appréciez sa sortie d’aujourd’hui, le Président du Faso qui se lève un 15 août qui est la fête de l’Assomption, qui se rend en visite privée dans le Nord, qui a une étape à Arbolé, une étape à Yako, une autre étape à Gourcy et à Ouahigouya et au niveau de toutes les étapes, demande à rencontrer les autorités coutumières, les autorités religieuses, les forces vives de la Nation. Mais, c’est une campagne ouverte. Cela n’est pas normal. A chaque étape, il y a des entretiens et on mobilise les biens de l’Etat, les moyens de l’Etat, la sécurité de l’Etat pour organiser ces rencontres un jour férié. Ce n’est pas une activité de l’Etat, c’est une activité du candidat. En tant que tel, il ne peut pas battre campagne maintenant. Il doit attendre. Mais de toute façon, qu’à cela ne tienne, ça montre qu’il se rend compte que dans la région du Nord, il est en train de perdre, c’est pourquoi il mobilise tout l’Etat pour s’y rendre. Mais les gens ne sont pas dupes, les gens savent que c’est parce qu’il y’a des candidats puissants comme Gilbert Noël Ouédraogo dans cette région que le chef de l’Etat a jugé nécessaire de faire cette sortie.  Depuis cinq ans, il n’a pas jugé nécessaire d’aller au Yatenga, il n’a pas jugé nécessaire d’aller regrouper tout le monde. Maintenant s’il le fait, avec les comptes rendus qu’on lui a faits, c’est qu’il s’est rendu compte qu’il est en train de perdre la zone. Vous savez qu’il y a deux candidats qui sont issus de la région, c’est sa stratégie pour reconquérir la région. Mais il peut attendre, il peut être certain que nous disons aux gens de savoir que celui qu’ils sont en train de recevoir ne sera plus président dans quatre mois. Donc c’est mieux de le voir, de le recevoir et de prendre ce qu’ils vont prendre et savoir qu’ils doivent voter utile pour que le changement se produise dans notre pays, le Burkina Faso. La loi a été votée mais elle n’a pas dit ce qui a été dit dans la décision du CSC. La loi, justement, selon l’interprétation qui est la nôtre, j’ai lu l’article du code électoral, dit que les dons, les libéralités, l’utilisation de bien de l’Etat pour obtenir des avantages, sont interdits. Alors que c’est ce que le Président du Faso est en train de faire. Il est en train de violer la loi. La décision du CSC n’est pas une bonne interprétation de la loi parce que c’est elle qui autorise les activités gouvernementales à se poursuivre. Et c’est la raison pour laquelle l’opposition est en train de s’organiser et il n’est pas exclu qu’elle attaque en justice la décision du CSC.

Aïcha TRAORE