Insalubrité urbaine à Bobo : « L’état de la ville est déplorable »

Bobo-Dioulasso, la ville de la princesse Guimbi Ouattara, est la capitale économique du Burkina Faso chef-lieu de la région des Hauts-Bassin. Elle regorge de beaucoup de sites touristiques qui font accroitre son économie, par ricoché son développement. Cependant l’état d’insalubrité de la ville peut être un véritable frein pour ce développement.

Les alentours du marché des fruits et légumes, les carrières de Colma, les abords du chemin de fer à Colma, la sortie de Bobo RN1… pour ne citer que ces endroits, sont des espaces ou les ordures souvent domestiques sont déversées au quotidien par les populations bobolaises.

En empruntant ces  endroits, ces mêmes populations sont pour la plupart du temps, exposées à des odeurs peu recommandables et souvent à l’insécurité. Les personnes qui y résident sont les plus vulnérables, car en plus de respirer au quotidien de l’air  pollué, ces dernières sont par conséquent exposées à des piqures de moustiques qui entrainent le paludisme. Inutile de soulever le fait que le paludisme est une des maladies qui tuent le plus dans notre pays.

Des riverains accusent la mairie

Pour certains riverains, il n’y a pas deux coupables. La mairie a failli à sa mission de rendre la ville propre. Et l’appel est lancé au maire Bourahima Sanou. «Je suis arrivée sur ce site à cause des travaux de construction du marché de Léguéma lôgô où je vendais à manger. Cela fait environ un an que je suis là, mais j’avoue que je suis dépassée par les ordures et les odeurs qui en découlent. La mairie de l’arrondissement 2 est juste à quelques mètres, l’action sociale également. Dernière moi, on a juste une école primaire.

Comment peut-on avoir un tas d’ordures aussi dégueulasse au milieu de tout cela. Des chiens, des moutons et autres animaux morts sont au quotidien abandonnés ici. Nous invitons le maire de la commune à prendre ses responsabilités le plus vite possible», déclare Affisata Sanou, vendeuse de nourriture aux alentours du site provisoire des femmes du marché Léguéma lôgô.

A quelques encablures d’Affisata Sanou, nous rencontrons Siriki Dembélé, un vendeur de moutons. Pour lui, le problème perdure depuis longtemps et tout le monde doit s’impliquer dans la lutte contre l’insalubrité. «C’est par manque de dépotoir que les populations déversent les ordures ici.

Souvent, les véhicules de la voirie viennent ramasser. Nous sommes obligés de cohabiter avec les odeurs chaque jour, car c’est ici que nous gagnons notre pain. Nous sommes tous responsables de la situation et nous demandons aux autorités de vite trouver des solutions adéquates et définitives», souhaite-t-il.

En attendant les actions de la mairie de la commune de Bobo-Dioulasso, les populations payent toujours les frais occasionnés par les dépotoirs d’ordures que l’on retrouve un peu partout dans la ville.

Aymeric KANI