Insécurité dans le Nayala : Déplacement massif de déplacés vers Dédougou

A Gassan dans la province du Nayala, suite aux multiples menaces d’Hommes armés non identifiés (HANI), plusieurs villages se sont vidés de leurs populations. Hommes, femmes et enfants se sont réfugiés à Dédougou.

Situé à une vingtaine de kilomètres, Balanso est l’un des villages de la commune de Gassan. Suite à un ultimatum de 72 heures donné par des hommes armés, le samedi 07 janvier dernier, Balanso, à l’instar d’autres villages, s’est vidé de sa population. Arrivés dans le chef-lieu de la région, certains déplacés qui avaient déjà des maisons ou la famille à Dédougou, ont facilement trouvé des abris. Les autres par contre qui n’ont pas cet avantage, se sont retrouvés devant des mosquées ou autres lieux de culte.

C’est le cas de ce groupe de déplacés qui a débarqué dans la soirée du dimanche 8 janvier devant une mosquée au secteur 6 dans l’espoir de trouver un abri. Visiblement sous le choc, ils sont issus de 5 grandes familles. Environ quatre-vingt d’entre eux ont eu la chance d’égrainer leurs récoles pour emporter.

L’un d’eux qui s’est confié à nous sous anonymat affirme que les menaces des HANI ont commencé depuis 2022 avant la saison hivernale. « Pendant qu’ils sommaient des populations d’autres villages de quitter, ils sont venus nous dire que la population peut rester, mais que toute forme de collaboration des populations avec les FDS est interdite, ainsi que se faire enrôler comme VDP », a-t-il relaté.

Quelques mois après, à savoir le samedi 7 janvier dernier, quatre hommes armés sur deux motos ont fait irruption dans le village en donnant un ultimatum de 72 heures pour quitter leur terre.  « Nous avons pu amener toute nos récoltes, mais les animaux n’ont pas pu suivre », nous confie notre interlocuteur qui indique qu’il leur a fallu louer deux camions à environ 600 000 FCFA pour arriver à Dédougou.

« Actuellement, nous dormons dehors depuis deux jours. Notre première préoccupation, c’est avoir un abri. Ensuite nous avons des vivres certes, mais nous manquons de bois de chauffe », a relevé un jeune homme visiblement désemparé.

Dans la journée du lundi 09, une équipe de l’Action sociale était sur ce site provisoire afin de recenser les déplacés, affirme notre interlocuteur. « Nous souhaitons qu’ils nous aident à nous installer », ajoute -t-il.

A moins d’un kilomètre de là, un autre groupe de déplacés du même village a trouvé refuge dans les magasins d’une école primaire privée. Difficile d’arracher un mot à ces personnes prises de psychose en quittant de force leurs terres.

La situation sécuritaire dans le Sourou et le Nayala est très inquiétante ces dernières semaines. Ce qui a occasionné un nombre important de déplacés dans plusieurs villes. Le 02 janvier dernier, un prêtre a été tué par des hommes armés dans le village de Soro.

Arnaud Lassina Lougué, correspondant